Une semaine marquée par la mise en place d'un plan de relance aux Etats-Unis, la condamnation de Total pour le naufrage de l'Erika et les performances d'Alstom

A la une de l'actualité cette semaine, les mesures préconisées par George Bush pour éviter une récession aux Etats-Unis. Les pertes de Merrill Lynch et de Citigroup, la reconnaissance par la justice d'un délit de pollution dans le naufrage de l'Erika, les nouvelles commandes pour Alstom et la hausse du taux du Livret A ont aussi animé les débats.

Le président américain n'a pas attendu le 28 janvier, comme prévu initialement, pour intervenir sur la situation économique de son pays. La multiplication des signes de ralentissement de la croissance l'a contraint à précipiter son agenda.

AUX ETATS-UNIS, LA MAISON BLANCHE VEUT RELANCER L'ECONOMIE

Georges Bush a annoncé vendredi en fin d'après-midi les principes d'un plan de relance destiné à stimuler la croissance à court terme. Ben Bernanke avait aussi plaidé jeudi pour une relance de l'économie américaine. Sans détailler spécifiquement quelles mesures étaient envisagées, George Bush a indiqué que le plan devrait s'articuler sur deux axes: des "baisses d'impôt sur le revenu directes et rapides pour les Américains" et des incitations fiscales pour les entreprises "pour leurs investissements cette année".

Jeudi, le patron de la Réserve fédérale avait recommandé la mise en place rapide "d'incitations combinées d'ordre budgétaire et monétaire", évaluant à 100 milliards de dollars le coût de l'effort à fournir. Cependant, ce sont les parlementaires qui détermineront les modalités de ce plan d'action pour l'économie. Nancy Pelosi, la présidente démocrate du Congrès, espère que ces mesures seront votées d'ici à la mi-février.

Cette mobilisation de la Fed et de l'administration s'explique par la publication de mauvais indicateurs conjoncturels. L'indice des mises en chantier de logements neufs, par exemple, dévoilé jeudi, a reculé de 25% en 2007. Du jamais vu depuis 1980.

De leur côté, les ministres des Finances italien, français, anglais et allemand ont réfléchi jeudi aux moyens d'empêcher la propagation de cette crise née dans les marchés financiers américains. Christine Lagarde a reconnu que "la situation internationale dans laquelle on évolue" aurait un impact sur l'économie française. La patronne de Bercy a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2008 qu'elle évalue à 2%.

CITIGROUP ET MERRILL LYNCH AFFICHENT DES PERTES COLOSSALES A CAUSE DE LA CRISE DES SUBPRIMES

Citigroup, la première banque américaine, a dévoilé mardi une perte de 9,83 milliards de dollars pour le quatrième trimestre de 2007. Des dépréciations d'actifs de plus de 18 milliards de dollars, dues à la crise des crédits hypothécaires à risque, sont à l'origine de ce déficit. Pour redresser ses comptes, Citigroup a annoncé une recapitalisation de 14,5 milliards de dollars et la suppression de 4.200 emplois.

John Thain, le nouveau patron de Merrill Lynch, a lui aussi présenté jeudi des résultats qu'il juge "inacceptables". La banque affiche une perte trimestrielle de 9,8 milliards de dollars (et un déficit annuel de 7,8 milliards de dollars). Cette contre-performance s'explique là encore par des dépréciations d'actifs, de près de 14,5 milliards de dollars en octobre et décembre dernier. Merrill Lynch a annoncé avoir levé des fonds auprès d'investisseurs koweitien et japonais.

JP Morgan Chase paraît, quant à elle, moins affectée par la crise des subprimes. Son bénéfice, publié mercredi, a progressé de 15% en 2007, à 15 milliards de dollars. Cependant, celui de sa division banque d'investissement a chuté de 88% (à 124 millions de dollars) à cause de la dégradation climat sur les marchés financiers.

TOTAL CONDAMNE POUR SON "IMPRUDENCE" DANS LE PROCES SUR LE NAUFRAGE DE L'ERIKA

Total, l'armateur de l'Erika, son propriétaire et l'organisme de certification Rina ont été jugés mercredi coupables du naufrage du pétrolier en décembre 1999. En laissant naviguer ce bateau vieux de 25 ans, ils ont commis des fautes d'"imprudence" et de "négligence". Le tribunal de grande instance de Paris les a condamnés à verser solidairement 192 millions d'euros de dommages et intérêts aux parties civiles (collectivités locales et Etat). C'est la première fois que la justice reconnaît le préjudice d'atteinte à l'environnement. L'Erika, affrété par Total, transportait 37.000 tonnes de fioul dont plus de la moitié s'est déversée sur les côtes de l'Atlantique. Le groupe pétrolier avait pris en charge une partie du coût du pompage du pétrole de l'Erika et du nettoyage des plages.


ALSTOM MULTIPLIE LES NOUVEAUX CONTRATS

Le gouvernement argentin a officiellement choisi mercredi Alstom pour la construction d'une ligne ferroviaire entre Buenos-Aires et Cordoba (700 km). Le groupe français et ses partenaires du consortium Veloxia étaient les seuls candidats à cet appel d'offre. Ce projet devrait rapporter plus d'1 milliard d'euros au groupe de Patrick Kron. La compagnie ferroviaire italienne NTV a aussi annoncé mercredi la signature d'un contrat majeur avec Alstom. Le groupe français va construire une ligne pour son train à grande vitesse nouvelle génération pour environ 650 millions d'euros. La division énergie d'Alstom s'est aussi distinguée cette semaine. Elle a remporté mercredi la construction d'une centrale électrique dans le centre des Pays-Bas pour 400 millions d'euros. Ces nouvelles commandes confirment le dynamisme d'Alstom qui a publié de bons résultats jeudi. Le chiffre d'affaires du groupe a ainsi progressé de 21%, à 12,11 milliards d'euros, au cours des neuf premiers mois de l'exercice 2007/2008.


LE TAUX D'INTERET DU LIVRET A VA PASSER DE 3% A 3,5% LE 1ER FEVRIER PROCHAIN

Le gouvernement a décidé jeudi de n'augmenter que de 0,5% le taux de rémunération des Livrets A, à 3,5%. Fixé par une formule mathématique définie en 2003, ce taux aurait dû en théorie atteindre 4%. Cependant, selon le Premier ministre François Fillon, la situation anormale sur les marchés financiers justifie l'abandon de ce cadre réglementaire. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a ainsi voulu empêcher un renchérissement trop important du financement du logement social. En effet, la Caisse des dépôts et des consignations centralise les encours du Livret et prête des fonds aux offices HLM. Elle pourrait décider de répercuter la hausse du taux du livret sur son taux d'emprunt.

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