UBS navigue en eaux troubles en 2008

La banque d'affaire suisse affirme dans une lettre à ses actionnaire qu'il lui est encore impossible d'évaluer avec précision l'impact de la crise du subprime et du financement hypothécaire américain sur ses comptes.

Dans une lettre envoyée à ses actionnaires le 10 janvier, la banque d'affaire suisse UBS tente de rassurer sur sa situation financière. Mais l'établissement bancaire reconnaît qu'il lui est encore impossible d'évaluer avec précision l'impact définitif que la crise du subprime et du financement hypothécaire américain aura sur ses comptes. Début janvier 2008, UBS avait annoncé avoir perdu 10 milliards de dollars dans cette crise.

"Actuellement, nous ne pouvons prédire avec exactitude l'évolution future du marché américain des hypothèques résidentielles et, partant, les retombées finales sur nos positions dans les titres liés aux hypothèques à risque", indique UBS dans sa lettre. "En 2008, l'environnement des places financières, en particulier aux Etats-Unis, est incertain et nous devons affronter cette période forts d'une assise financière solide", ajoute UBS qui estime que "les problèmes rencontrés par le secteur financier dans son ensemble n'ont pas disparu le 1er janvier, et que 2008 risque fort d'être une nouvelle année globalement difficile".

Le groupe indique cependant qu'il a pris les mesures nécessaires pour renforcer son bilan: "Après la proposition de renforcement du capital, notre position financière restera solide même si les conditions du marché américain du logement devaient persister à se dégrader à des niveaux inférieurs à ceux attendus actuellement", assure le groupe.

UBS avait révélé son exposition à cette crise immobilière américaine en octobre 2007. Il avait ensuite réévalué son exposition à plusieurs reprises, alors que le contexte n'a cessé de se dégrader. "Le 10 décembre 2007, nous avons émis de nouvelles prévisions bénéficiaires pour le quatrième trimestre 2007, compte tenu des nouvelles dépréciations importantes effectuées sur nos positions dans les titres adossés à des hypothèques à risque aux Etats-Unis", rappelle UBS, qui avait alors également annoncé un plan global de renforcement du capital.

La banque est renflouée par la Government of Singapore Investment Corporation, qui a accepté de souscrire 11 milliards de francs suisses et un investisseur du Moyen-Orient qui met 2 milliards de francs suisses sur la table.

Par ailleur, UBS ne fait pas de commentaire sur la class action dont il fait l'objet aux Etats-Unis. La banque est accusée d'avoir délivré des informations fausses et trompeuses sur son expositions au marché du crédit à risque aux Etats-Unis. La plainte affirme qu'UBS et certains de ses administrateurs et dirigeants ont publié des communiqués qui étaient "hautement mensongers et trompeurs parce qu'ils ne révélaient pas l'incapacité de l'entreprise à déprécier dans un délai approprié des titres dévalorisés incluant de la dette subprime", selon le cabinet d'avocats Coughlin Stoia Geller Rudman & Robbins.

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