La BCE se déclare toujours prête à juguler l'inflation

Dans son rapport mensuel, la BCE se déclare toujours prête à agir de manière préventive afin d'éviter des effets inflationnistes par les salaires. A Bercy, on affirme que la France ne serait pas gênée par une baisse des taux.

La Banque centrale européenne (BCE) n'en démord pas. Dans son bulletin mensuel paru ce jeudi, elle a confirmé son intention de remonter ses taux directeurs en cas de danger de dérapage inflationniste dans la zone euro. "Le conseil des gouverneurs reste prêt à agir de manière préventive afin d'éviter que des effets de second tour (inflation nourrie par les salaires, ndlr) et les risques croissants pour la stabilité des prix ne se matérialisent", écrit-elle, reprenant les propos de son président Jean-Claude Trichet il y a une semaine.

Elle souligne "les fortes pressions à court terme" sur l'inflation, au plus haut depuis six ans et demi dans la zone euro avec un taux de 3,1% en décembre. La veille, le gouverneur de la Banque du Luxembourg et membre du conseil de la BCE, Yves Mersch, avait évoqué "des facteurs mitigeant les risques d'inflation" et parlé d'une augmentation des risques pour la conjoncture, selon des économistes qui ont interprété ces propos comme un premier signe en direction d'une éventuelle baisse de taux dans la zone euro. L'euro avait chuté sous les 1,46 dollar après ces commentaires.

Le rapport de la BCE confirme son diagnostic sur l'économie, qu'elle voit "croître globalement en conformité avec son potentiel", évalué autour de 2%. Elle reconnaît que ce pronostic reste soumis à des "incertitudes élevées" en raison de la crise des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis, dont l'impact sur l'économie réelle reste encore difficile à cerner. Parmi les autres dangers, le rapport cite de nouveau une poursuite des augmentations des prix du pétrole et d'autres matières premières.

Hasard du calendrier, à l'occasion d'un briefing "off" à Bercy, un conseiller de Christine Lagarde a affirmé ce jeudi matin que la France est à l'aise avec le discours tenu par la Banque centrale européenne et ne serait pas gênée par une baisse des taux. Des propos qui répondent en fait à ceux d'Yves Mersch, mais qui paraissent très décalés par rapport aux écrits de la BCE. Toujours à Bercy, on estime que la BCE devrait réagir en tenant compte des incertitudes sur la croissance, et non pas casser la croissance en prenant une décision de politique monétaire sur la base d'une poussée inflantionniste.

Par ailleurs, il n'y a pas de raison de changer les prévisions de croissance actuellement en France, a-t-on ajouté à Bercy.

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