Les syndicats mobilisent sur tous les fronts à partir du 10 juin

La CGT, la FSU et Solidaires appellent les agents de la Fonction publique à une journée de grève et de manifestations contre les réductions d'effectifs. La CGT, la CFDT et Solidaires mobilisent tous les salariés le 17 juin sur les 35 heures et les retraites.

Alors que la colère des pêcheurs contre le gazole cher trouve un écho chez les agriculteurs et les transporteurs routiers, les motifs de mécontentements sociaux se multiplient en France. Trois organisations syndicales de la Fonction publique, CGT, FSU et Solidaires (syndicats Sud) appellent une nouvelle fois les fonctionnaires à faire grève et à manifester le 10 juin pour l'emploi et contre les réductions d'effectifs.

Ces syndicats dénoncent notamment le projet de loi sur la mobilité des fonctionnaires, examiné par l'Assemblée les 11 et 12 juin, et qui comporte des "dispositions lourdes de conséquences pour les personnels, leur statut et le service public". Les syndicats contestent également la Révision générale des politiques publiques (RGPP), qui facilite les "suppressions massives de postes" et constitue, selon eux, "un outil de casse sans précédent" de la Fonction publique.

Les trois syndicats, qui représentent plus de 40% des agents, déplorent enfin que le "mouvement massif de grève et de manifestations du 15 mai n'ait reçu aucune réponse si ce n'est l'annonce d'une inacceptable remise en cause du droit de grève dans l'éducation et dans la Fonction publique".

Alors que la grève des fonctionnaires a été très suivie par les enseignants le 15 mai, et que plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté partout en France contre les 22.900 suppressions de postes de fonctionnaires en 2008, le président de la République a annoncé l'instauration par la loi d'un service minimum d'accueil dans les écoles. Ce texte, qui doit être soumis au Parlement avant l'été, devrait prévoir l'obligation pour les enseignants désireux de faire grève de se déclarer 48 heures à l'avance.

Certains syndicats de cheminots sont partisans d'une grève reconductible contre la réforme du fret et la stratégie industrielle de la SNCF pour ce jour-là, comme la première organisation syndicale de l'entreprise ferroviaire, la CGT. FO a répondu favorablement. Une nouvelle réunion est prévue lundi mais Sud-Rail, deuxième syndicat à la SNCF, a d'ors et déjà annoncé qu'il déposerait un "préavis de grève illimitée" à partir du 9 juin 20 heures. Ce préavis couvre tous les personnels de la SNCF.

Une intersyndicale des collèges et lycées, comprenant trois syndicats de la FSU, la CGT et Solidaires ont appelé également vendredi à "une nouvelle journée de grève le 10 juin" pour la défense des effectifs dans l'Education nationale.

Au niveau confédéral, la CGT, la CFDT et Solidaires appellent tous les salariés à une journée d'action le 17 juin pour la défense des retraites et contre la "dérégulation des 35 heures". Le projet de loi sur la représentativité syndicale, dans lequel se trouve la nouvelle réforme des 35 heures, a ulcéré la CGT et la CFDT et attisé la division syndicale. FO et la CFTC accusent la CGT et la CFDT d'avoir ouvert la boite de Pandore en signant un accord prévoyant la possibilité de déroger au contingent conventionnel d'heures supplémentaires par accord d'entreprise. Rien ne dit donc que la mobilisation sera unitaire le 17 juin.

Solidaires veut faire de cette journée "le prélude à un conflit majeur". "Le président de la République et le gouvernement poursuivent implacablement leur projet: "démanteler toutes les protections sociales héritées des combats du passé pour imposer au forceps un nouveau modèle social au service des plus riches", déplore ce syndicat.

Par ailleurs, l'Unsa-police (premier syndicat de gardiens de la paix) a appelé vendredi les policiers à la "mobilisation" et "à faire entendre leur voix", estimant que plusieurs dossiers, en particulier celui des heures supplémentaires, sont en panne. Outre les heures supplémentaires dues aux gardiens de la paix, généralement estimées par les syndicats de police à 14 millions d'heures soit plus de 300 millions d'euros, le syndicat estime que la "situation sociale et salariale des policiers se dégrade".

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