Une semaine conclue en beauté par le lancement d'une OPA par Microsoft sur Yahoo ! et marquée par les suites de "l'affaire" Société Générale et du rapport Attali

A la une de l'actualité cette semaine, le lancement d'une information judiciaire après la révélation d'une fraude massive à la Société Générale. Les signes de ralentissement de l'économie américaine, la grève des taxis contre les propositions de Jacques Attali, l'offre surprise de Microsoft sur Yahoo! et la reconversion du lundi de Pentecôte ont aussi animé les débats.

Soupçonné d'avoir monté une fraude qui a engendré une perte de 4,82 milliards d'euros pour la Société Générale, le trader Jérôme Kerviel a été mis en examen lundi pour "abus de confiance, faux et usage de faux et introduction dans un système de traitement automatisé de données informatiques" mais laissé en liberté.

LA DEROUTE DE LA SOCIETE GENERALE EVEILLE L'APPETIT DE BNP PARIBAS

Lors de son audition devant le procureur de la République de Paris, Jérôme Kerviel a suggéré que ses agissements étaient tacitement couverts par son encadrement. "Je ne peux pas croire que ma hiérarchie n'avait pas conscience des montants que j'engageais. Il est impossible de générer de tels profits avec de petites positions." a confié Jérôme Kerviel lundi.

Cette version contredit celle de la Société Générale et met un plus en difficulté son administration. Pressé lundi de prendre ses "responsabilités" par Nicolas Sarkozy, Daniel Bouton, le PDG de la banque, a de nouveau remis sa démission à son conseil d'administration. Celui-ci lui a renouvelé sa confiance mercredi mais mis sous surveillance. Au cours de cette réunion, un comité spécial, composé de trois administrateurs indépendants, a en effet été constitué pour mener une enquête interne.

Une affaire de délit d'initiés ajoute à la confusion. L'Autorité de marchés financiers a ouvert une enquête sur Robert A. Day. Cet Américain, administrateur de la Société Générale, a vendu pour 125 millions d'euros de titres de la banque entre le 9 et le 18 janvier dernier.

Très affaiblie par ces affaires, la Société Générale devient une proie potentielle. BNP Paribas, qui a déjà tenté d'absorber sa rivale en 1999, a reconnu étudier la possibilité d'une nouvelle offre. "On y réfléchit simplement parce que toute l'Europe bancaire y réfléchit" a concédé un porte-parole jeudi.

D'autant qu'avec un bénéfice net de 7,8 milliards d'euros en 2007, BNP Paribas, la première banque française (en capitalisation) affiche une forme insolente. Toutefois, la Société Générale peut compter sur le soutien des pouvoirs publics. "Le gouvernement ne laissera pas la Société Générale être l'objet de raids hostiles" a déclaré mardi François Fillon, le Premier ministre.

LE RALENTISSEMENT CONJONCTUREL SE CONFIRME AUX ETATS-UNIS

Le PIB américain n'a progressé que de 0,6% au 4ème trimestre 2007. Le taux de croissance annuel, publié mercredi, s'élève donc à 2,2% (contre 4,9% à la fin du trimestre précédent), soit la moins bonne performance des Etats-Unis depuis 2002. Le département du Travail a par ailleurs indiqué vendredi que, pour la première fois depuis août 2003, l'économie américaine a détruit des emplois, 17.000, en janvier 2008. Ces mauvais résultats sont dus principalement à la crise immobilière et financière. George Bush, lors de son discours sur l'état de l'Union, lundi, a exprimé son inquiétude : "Sur le long-terme, les Américains peuvent avoir confiance en leur économie mais, sur le court-terme, nous pouvons tous constater que la croissance ralentit". Le président américain a donc enjoint le Congrès de valider au plus vite son plan de relance. De son côté, pour éviter une récession, la Réserve fédérale a, jeudi, de nouveau baissé son principal taux directeur d'un demi point à 3,5%.

MICROSOFT LANCE UNE OPA A 44,6 MILLIARDS DE DOLLARS SUR YAHOO!

Le numéro un mondial des logiciels a annoncé vendredi vouloir racheter Yahoo! pour 44,6 milliards de dollars (29,6 milliards d'euros). Une offre évoquée ces derniers mois. Microsoft a proposé de verser aux actionnaires du fournisseur de services sur Internet 31 dollars par titre, ce qui représente une prime de 62% par rapport au cours de clôture de jeudi. Le conseil d'administration de Yahoo! a indiqué vendredi étudier "soigneusement et rapidement" cette offre "non sollicitée". Avec ce rapprochement, la firme fondée par Bill Gates espère remettre en question la suprématie de Google sur le marché de la publicité en ligne et réaliser 1 milliard de dollars de synergies par an. La domination de Google pénalise aussi Yahoo! qui a vu son bénéfice net de 2007 reculer 23%, à 660 millions de dollars. Yahoo! a d'ailleurs présenté mercredi un plan de suppression d'emplois. Toutefois, Google, malgré la hausse de ses profits en 2007, a connu un quatrième trimestre 2007 plus difficile.

LE RAPPORT ATTALI ENERVE LES CHAUFFEURS DE TAXI ET CERTAINS PARLEMENTAIRES

Les chauffeurs de taxi ont manifesté mardi dans les grandes villes contre les propositions de libéralisation formulées la semaine dernière par la commission Attali. Dirigé par l'ancien conseiller de Mitterrand, ce groupe de réflexion a notamment recommandé au gouvernement d'attribuer gratuitement des licences de taxis. A l'issue vendredi du premier séminaire gouvernemental sur le rapport Attali, François Fillon a indiqué qu'il comptait procéder à l' "ouverture" des professions réglementées en 2008. Le Premier ministre a invité les artisans concernés à "réfléchir eux-mêmes aux évolutions qu'il serait souhaitable d'engager". Faute de propositions, "le gouvernement assumera ses responsabilités et proposera au Parlement une réforme". François Fillon a toutefois promis la concertation avec les professionnels et avec les élus. D'autant que critiqué par des parlementaires UMP, Jacques Attali a dû exposer ses recommandations mardi devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Les députés ont contesté le caractère innovant de ces mesures mais Jacques Attali les a rabroués : "Si vous aviez des idées plus originales, ça se saurait !".

LE LUNDI DE PENTECOTE REDEVIENT FERIE

Comme la Tribune l'a révélé, le lundi de Pentecôte ne sera bientôt plus synonyme de "journée de solidarité" pour financer la prise en charge de la dépendance. Face à la confusion qui a régné les années précédentes, le Premier ministre a accepté mardi de modifier la loi de 2005. Dès cette année, chaque entreprise devra donc déterminer, avec ses salariés, quand aura lieu cette "journée de solidarité". Ce nouveau projet de loi sera débattu par les parlementaires au printemps prochain, après les élections municipales.

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