Zone euro : l'économie se détériore nettement en juillet

L'indice composite des directeurs d'achat (PMI) pour le secteur manufacturier et les services de la zone euro s'est fortement contracté en juillet, touchant son plus bas niveau depuis novembre 2001, à 47,8 points. Pour les économistes, la zone euro est entrée en récession.

L'indice composite des directeurs d'achat (PMI) pour le secteur manufacturier et les services de la zone euro s'est fortement contracté en juillet, touchant son plus bas niveau depuis novembre 2001, selon une première estimation "flash" publiée jeudi.

L'indice est tombé à 47,8 points, contre 49,3 points en juin, ont indiqué la société Markit et la Royal Bank of Scotland (RBS), alors que les analystes interrogés par Dow Jones Newswires attendaient une contraction plus limitée, avec 48,7 points.

Un niveau de l'indice inférieur à 50 reflète en effet une contraction de l'activité du secteur, tandis qu'un chiffre au-dessus de 50 indique que l'activité croît. "L'activité connaît une diminution accrue" tant dans le secteur manufacturier que dans les services, soulignent Markit et RBS.

Dans le secteur manufacturier, l'indice est tombé à 47,5 points contre 49,2 en juin, son niveau le plus bas depuis juin 2003. Dans les services, il tombe à 48,3 après 49,1 en juin, là encore son plus bas niveau depuis juin 2003.

Pour l'analyste Marc Touati, "ces indicateurs avancés de l'activité économique globale confirment qu'une baisse du PIB devrait être observée tant au deuxième qu'au troisième trimestre 2008". "Ce n'est désormais plus notre prévision mais une réalité: la zone euro est entrée en récession", affirme-t-il.

D'autant que l'Allemagne, qui avait jusqu'à présent bien résisté, "souffre désormais comme les autres", puisque l'indice Ifo du moral des entrepreneurs dans ce pays a perdu 3,7 points en juillet. Ben May, de Capital Economics, a lui aussi estimé que ces chiffres "suggèrent qu'il y a un risque que le PIB se soit contracté au deuxième trimestre et, à moins d'un rebond de l'indice composite dans les deux-trois prochains mois, il y aura une nouvelle baisse au troisième trimestre". Pour lui comme pour Howard Archer, de Global Insight, ces chiffres devraient empêcher la Banque centrale européenne de relever une nouvelle fois ses taux d'intérêt d'ici à la fin de l'année.

"La nouvelle détérioration claire de l'activité économique dans la zone euro, évidente dans les enquêtes des directeurs d'achat du secteur manufacturier et des services, renforce notre conviction que le taux (actuel) de 4,25% marquera un pic des taux dans la zone euro", écrit Howard Archer. Il s'attend à ce que la banque centrale réduise progressivement ses taux à partir du début de l'année prochaine "pour arriver à 3,5% au troisième trimestre 2009".

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