Le Salon du Livre ouvre sur fond de polémique

C'est ce vendredi matin que les portes du Salon du Livre se sont ouvertes au Parc des expositions à Paris. Choisi comme invité d'honneur pour cette vingt-huitième édition, Israël fait grincer les dents de certains. Par ailleurs sont au programme jusqu'au 19 mars, la BD et les mangas, les nouveaux supports de lecture, et l'inauguration de la bibliothèque numérique de la BNF, baptisée Gallica 2.

Plein feux sur le monde de l'édition pendant six jours! Le Salon du Livre, qui le consacre, vient d'ouvrir ce vendredi matin au Parc des expositions de la porte de Versailes. Après l'Inde comme invitée d'honneur pour l'édition 2007, c'est Israël qui a été désigné cette année.

Un salon sous haute sécurité donc, inauguré dès jeudi soir par Shimon Peres. Haute sécurité justifiée par la polémique que la présence d'Israël au Salon suscite chez les pays arabes et musulmans. Certains comme le Liban, l'Iran, le Yémen et l'Arabie saoudite ont en effet annoncé qu'ils ne participeraient pas au Salon, pour protester contre la politique israélienne au Proche-Orient.

Un boycott qui devrait se traduire concrètement par l'absence de quelques écrivains et éditeurs du Maghreb et du reste du monde arabe, mais donner lieu en revanche à des débats animés, où la politique risque de prendre le pas sur la littérature. D'autres auteurs arabes, comme l'égyptien Alaa al-Aswani, auteur du best-seller "L'Immeuble Yacoubian", ont en revanche confirmé leur présence, tout en dénonçant vivement l'invitation d'Israel.

Côté israélien, une quarantaine d'écrivains, parmi lesquels quelques grandes figures de la gauche israélienne, comme Amos Oz ou David Grosman, présenteront une littérature riche et variée, lors de nombreux débats et rencontres avec le public.

Une polémique naturellement déplorée par Shimon Peres qui estime que " celui qui décide de boycotter se punit lui même". Quant à Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, il "regrette" cette situation: "certains éditeurs arabes ont boycotté, mais ils ne boycotteront pas les idées".

Plus de place aux BD et mangas

Mais cela ne devrait pas influer sur la fréquentation des visiteurs qui sont environ 200.000 chaque année, amateurs de littérature ou simples curieux, à fouler les tapis du Salon à l'affût des auteurs, des éditeurs, discussions et autres rendez-vous. Cette année, les organisateurs (Syndicat national de l'édition et Reed Expositions France) ont décidé de consacrer plus de place à la BD avec notamment un hommage, sous forme d'une grande exposition, à l'un de ses personnages mytiques, "Le Chat", né sous la plume de Philippe Geluck.

Les mangas, qui représentent 45% du chiffre d'affaires de la bande dessinée, y ont donc aussi une place privilégiée avec un Village dans lequel les visiteurs peuvent découvrir cet univers surprenant via des livres, les produits dérivés, des animations, et même des cours de japonais et de dessin.

L'ère numérique et les nouveaux supports de lecture

Le livre numérique s'annonce aussi comme une autre vedette de ce Salon 2008 car l'édition, également confrontée à la révolution numérique, entre dans une phase de profonds changements. Et le secteur prévoit même qu'environ un tiers de la production éditoriale se dématérialisera d'ici les dix prochaines années, les modes de lecture se déplaçant sur d'autres supports que le papier. Tous ces nouveaux supports de lecture occupent ainsi un vaste espace de 500 m2. Les visiteurs vont pouvoir se familiariser avec les "e-books", "l'encre numérique", "le papier électronique" et autres supports en technologies finissant par "ique" qui devraient peu à peu révolutionner les habitudes de lecture.

A cette occasion, la nouvelle version de la bibliothèque numérique de la BNF (Bibliothèque Nationale de France), baptisée Gallica 2, sera inaugurée. Un prototype, en démonstration pendant ce Salon, permettra d'en dévouvrir son étendue. Gallica offrira en effet aux internautes des contenus patrimoniaux, libres de droits, numérisés, mais aussi des livres sous droits proposés par des éditeurs.

Alors cette dématérialisation menace-t-elle les maisons d'édition et les ventes de livres dits "physiques", à l'instar des labels de musique et des ventes de CD? Tout dépend de quel type de livre. Si les tomes d'encyclopédie ont quasiment disparu, remplacés depuis longtemps par les CD-Rom, les dictionnaires et les romans ont encore leur place en tant que tels, à condition d'être vigilant et de se positionner aussi sur les nouveaux supports comme les livres numériques.

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