La mobilisation dans l'Education s'annonce forte ce jeudi

Les syndicats appellent ce jeudi à une grève dans l'Education et l'ensemble de la Fonction publique d'Etat contre les suppressions de postes. Les ministres ironisent sur l'utilité de cette grève et se montrent inflexibles. Le ministère de l'éducation nationale publie sur son site la liste des 2.837 communes qui ont mis en place un service minimum.

Ce sera la troisième grève des fonctionnaires depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Les syndicats appellent ce jeudi enseignants et agents de la Fonction publique d'Etat à se mobiliser contre les suppressions de postes, au total 22.900 cette année, dont 11.200 dans l'Education. Le nombre de suppressions de postes prévues l'an prochain est de 35.000, soit un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Dans l'Education nationale, la mobilisation devrait être importante. Les enseignants du public comme du privé, du primaire au secondaire, entendent protester contre les suppressions de postes mais aussi les nouveaux programmes. Le Snuipp-FSU (instituteurs) annonce 63% de grévistes dans les écoles, et environ 70% en région parisienne. Les syndicats d'enseignants sont suivis par les syndicats de lycéens, qui manifestent depuis des semaines contre le plan de suppressions de postes, et la FCPE, principale fédération de parents d'élèves.

Les suppressions de postes dans l'Education concernent essentiellement le secondaire, avec 8.800 emplois d'enseignants en moins à la rentrée, que le gouvernement compte compenser par des heures supplémentaires. En revanche, 800 postes d'enseignants doivent être créés à la rentrée dans les écoles primaires.

Face à cette mobilisation, le gouvernement affiche la plus grande fermeté. Après avoir multiplié les déclarations mardi sur le service minimum à l'école, évoquant la possibilité d'une loi pour contraindre les enseignants à se déclarer grévistes 48 heures à l'avance, les ministres en charge du dossier, Xavier Darcos (Education) et André Santini (Fonction publique), ont ironisé mercredi sur l'utilité de la grève.

"Le lendemain de la manifestation, qu'est-ce qui aura changé pour l'école?", s'est interrogé Xavier Darcos à l'issue du conseil des ministres. "Ce qui compte, c'est que nous réformions du dedans et les défilés et les manifestations, quelque respectables qu'ils soient, ne changeront rien à l'affaire". Le ministre de l'Education affirme que la mobilisation des enseignants jeudi "ne détournera (pas) le gouvernement du chemin de la réforme".

Et le secrétaire d'Etat en charge de la Fonction publique a fait pour sa part une proposition qui risque de séduire les enseignants en colère: mettre "des brassards à la japonaise", estimant qu'il y a "d'autres moyens de s'exprimer" que la grève...

Le service minimum dans 2.837 communes
Le ministère de l'Education nationale publie sur son site la liste des 2837 communes où est mis en place le service minimum. Ce service minimum est organisé par les municipalités avec leur personnel et sous leur responsabilité. Il sera expérimenté jeudi 15 mai pour la deuxième fois. De nombreux maires, notamment à Paris, ont refusé de participer à ce service minimum, avançant des problèmes matériels et de responsabilité juridique.

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