Royal Bank of Scotland obligé de se renflouer après l'acquisition d'ABN Amro

La deuxième banque britannique prépare une augmentation de capital d'"au moins cinq milliards de livres" (plus de 6 milliards d'euros) pour améliorer ses fonds propres mis à mal depuis l'acquisition d'ABN Amro l'an dernier.

La deuxième banque britannique, Royal Bank of Scotland, préparerait une augmentation de capital d'"au moins cinq milliards de livres" (plus de 6 milliards d'euros) pour améliorer ses fonds propres mis à mal depuis l'acquisition d'ABN Amro l'an dernier, affirme ce vendredi le Daily Telegraph. Certains avancent même une augmentation de capital de 12 milliards de livres (15 milliards d'euros).

L'opération sera annoncée la semaine prochaine, en marge d'un rapport d'activité trimestriel, a ajouté le quotidien, citant des sources du secteur. Le groupe organise son assemblée générale annuelle le 23 avril, et l'opération pourrait être annoncée ce jour-là, ont observé d'autres journaux.

Le groupe a réagi en publiant dans la nuit un communiqué affirmant qu'il avait "noté les spéculations sur une possible émission de titres" et qu'il "confirme que son rapport d'activité semestriel, couvrant ses performances en termes d'activité et de capital, sera publié la semaine prochaine".

Une telle levée de fonds serait la première organisée par une grande banque britannique depuis l'éclatement de la crise du crédit, alors que leurs consoeurs américaines ou suisses y ont eu massivement recours, pour certaines à plusieurs reprises. Elle constituerait un véritable coup de tonnerre dans la City alors que les grandes banques britanniques semblaient avoir traversé jusqu'ici sans trop de mal la crise des "subprimes", à l'exception bien sûr de la banque Northern Rock dont le modèle d'activité particulièrement fragile constituait un cas à part et qui a dû être nationalisée. Cela représente un changement radical pour la deuxième banque britannique qui insistait précédemment sur le fait qu'elle n'avait pas besoin d'augmenter ses fonds propres.

Une opération de cette envergure pourrait aussi pousser les actionnaires à réclamer la tête du directeur général du groupe écossais, Fred Goodwin, l'artisan du rachat d'ABN Amro (en commun avec les banques Fortis et Santander) qui reste la plus grosse acquisition (71 milliards d'euros) jamais réalisée dans l'histoire du secteur bancaire. Ils pourraient en effet lui reprocher d'avoir surpayé ABN Amro et d'avoir fragilisé les finances du groupe, avec un niveau de fonds propres "tier one" qui a chuté à 4,25% après l'acquisition, alors que "son propre objectif est de 5,5%", remarquait le Daily Telegraph.

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