Pas de dérapage pour Schneider Electric au premier trimestre. Le groupe de matériel électrique a réalisé une croissance de 10,7% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, à 4,311 milliards d'euros. En organique, la croissance des ventes est de 9,5%, précise le groupe dans un communiqué.

Et d'ajouter que les effets de changes ont amputé la croissance de 5,7 points, mais les effets de périmètre, avec une contribution nette des acquisitions de 269 millions d'euros, ont apporté 6,9 points de croissance.

La croissance des ventes marque toutefois un net ralentissement par rapport à celle enregistrée au quatrième trimestre 2007 (+25,2%) ainsi que sur l'ensemble de 2007 (26,1%). Au premier trimestre 2007, elle avait aussi été plus élevée (+22,4%, soit +13,7% en organique). Lors de la publication des résultats annuels en février dernier, le PDG Jean-Pascal Tricoire avait prévenu que le groupe pourrait connaître un ralentissement de sa croissance au premier semestre aux Etats-Unis et en Europe par rapport à 2007, année qui constituait selon lui une base de comparaison très élevée.

Par zone géographique, la croissance en Europe a atteint 6,9% (+7,1%) à 1,992 milliard d'euros, grâce à "une croissance soutenue" en Europe de l'Est et une "très bonne dynamique des activités d'énergie sécurisée et d'automatismes du bâtiment industriel". Dans cette région toutefois, "la décélération de certains marchés résidentiels se confirme, en particulier en Espagne et au Royaume-Uni", souligne le groupe. En Amérique du Nord, la croissance a atteint 10,9% (+6,7% en organique), à 1,166 milliard, grâce à des "tendances globalement favorables" des marchés finaux autres que le marché résidentiel, dont "le déclin s'est accentué". En Asie-Pacifique, le chiffre d'affaires a augmenté de 12,1% (+13,6%) à 750 millions d'euros, et dans le reste du monde de 30,3% (+22,9%) à 403 millions.

Pour 2008, Schneider Electric confirme son objectif d'une croissance organique comprise dans une fourchette de 6 à 8%, ainsi que d'une marge Ebita (résultat d'exploitation et amortissement des actifs incorporels issus des acquisitions) de 15%.

Reste que Jean-Pascal Tricoire se veut malgré tout prudent. Schneider Electric prévoit ainsi un "ralentissement" de son activité au second semestre en raison d'une décélération du marché de la construction, en plus du résidentiel, aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest, a-t-il indiqué ce matin. Pour le seul deuxième trimestre, pour lequel M. Tricoire s'est voulu "optimiste", le carnet de commandes est "bon", a-t-il ajouté.

Et les marchés témoignent de leur scepticisme. L'action perd 5,30% à 81,17 euros en début de matinée.