Shopping version Royal de Luxe

La compagnie de théâtre de rue investit le centre ville de Nantes cette semaine et orchestre la révolte des mannequins. Une nouvelle folie qui voyagera dans plusieurs villes tout au long de l'année.

Marre d'être immobile. Marre d'être utilisés comme faire-valoir pour vendre des habits. Marre d'être enfermés derrière une vitre. Chez les mannequins, la colère gronde. La révolte a débuté vendredi dernier dans le centre ville de Nantes. Pendant qu'ils faisaient leur shopping, les Nantais attentifs ont pu remarquer des vitrines pour le moins inhabituelles. Pompiers loufoques, voleurs sur le point de réaliser le "casse du siècle" dans une banque, femme enceinte, groupe s'indignant d'un autocollant "liquidation totale"...

Côté passants, il y a ceux qui, plan en main, se rendent de vitrine en vitrine, il y a aussi les têtes en l'air qui ne remarquent rien, ou encore ceux qui dépassent les magasins avant de marquer un temps d'arrêt et de faire marche arrière, les yeux écarquillés. Incompréhension tout d'abord, jusqu'à ce que quelqu'un leur glisse à l'oreille le sésame: "C'est Royal de Luxe". D'un coup, tout s'éclaire.

Comme une bande dessinée qui dévoile son intrigue case après case, chaque nouvelle journée nous fait avancer dans la vie de ces mannequins revanchards. Pour ceux qui manqueraient un épisode, des dessins reprennent les événements passés à la manière d'un story-board. "On raconte une histoire. Ca prend du temps. Chaque mannequin a une raison bien précise de se révolter mais on l'apprendra au fur et à mesure, jour après jour", précise Jean-Luc Courcoult, créateur de la compagnie. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les mannequins commenceront à traverser les parois de verre qui les retiennent prisonnier. Samedi, ils seront bel et bien dans les rues.

Le spectacle a été créé en octobre dernier à Charleville-Mézières en collaboration avec l'Ecole Supérieur des Arts de la Marionnette qui fête ses 20 ans. A Nantes, le nombre de vitrines a quasiment doublé, treize au total, nécessitant la fabrication de plus de 40 mannequins aux mimiques différentes. Chaque visage a été moulé à partir d'un acteur de Royal de Luxe, les rendant d'autant plus réalistes. "Pourquoi ne voit-on jamais de mannequin enceinte? Pourquoi n'ont-ils jamais de vraies cuisses? Pourquoi sont-ils toujours si beaux avec des mensurations parfaites?", ajoute Jean-Luc Courcoult. Au-delà de la magie que la compagnie distille dans notre quotidien, Royal de Luxe pose des questions d'actualité. Pas étonnant que la vitrine qui fasse le plus parler d'elle est celle qui renferme une personne sans-abri.

Les mannequins libérés dimanche n'en resteront pas là. La rumeur se répand vite et viendra bientôt agiter les villes de Maastricht, Amiens, Anvers, Calais et sans doute - les négociations sont en cours - New York, Tokyo, Berlin, Moscou... Une folle révolution à l'échelle planétaire.

"La Révolte des mannequins" de la compagnie Royal de Luxe, jusqu'au 10 février à Nantes. Puis Maastricht (du 8 au 16 mars), Amiens (du 6 au 15 juin), Anvers (deuxième quinzaine de juillet, Calais (du 19 au 28 septembre).Pour suivre la révolte jour après jour en photos: https://larevoltedesmannequins.blogspot.com

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