Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, ne cache pas son inquiétude devant le brutal ralentissement de la plus grande économie du monde. Lors d'un discours devant le Congrès ce mercredi, il a indiqué que "les dernières informations" reçues depuis la réunion de janvier de la Fed continuent de suggérer que "l'activité restera faible à court terme". Et d'enchaîner sur le fait que la banque centrale agirait de façon appropriée pour prévenir toute nouvelle détérioration. Bref, qu'elle était prête à baisser les taux d'intérêt, en dépit des risques croissants sur le front de l'inflation.

La Fed avait abaissé d'un demi-point ses prévisions de croissance en janvier, pour les ramener dans une fourchette de 1,3% à 2% cette année. "Il est essentiel de reconnaître que les risques qui pèsent sur la croissance sont toujours là", a déclaré Ben Bernanke devant le Congrès. Et de prévenir que "la Fed continuera de jauger très précisément toute information susceptible de peser sur les perspectives économiques et elle agira en temps et en heure pour soutenir la croissance et offrir des garanties contre les risques".

Toutefois, Ben Bernanke a commencé à s'inquiéter des velléités d'accélération de l'inflation. "Il existe aussi des risques de voir l'inflation augmenter, notamment si les prix de l'énergie et de l'alimentation ne faiblissent pas ou si les entreprises répercutent plus que prévu sur leurs clients la hausse des prix des matières premières ou la faiblesse du dollar", a-t-il estimé.

La poursuite de la hausse des prix de l'énergie et d'autres matières premières observée ces dernières semaines, associée aux derniers chiffres sur les prix à la consommation (4,1%), laissent penser, selon le président de la Fed, que le taux d'inflation pourrait se situer au dessus des prévisions de la banque centrale. Cependant, la hausse des prix sous-jacents (hors énergie et alimentation) reste contenue et se situe sur un rythme annuel de 2,4%.

La Réserve fédérale a déjà ramené ses taux directeurs de 5,25% à 3% en cinq mois et les marchés financiers s'attendent à une nouvelle baisse d'un demi-point lors de la prochaine réunion de la banque centrale le 18 mars.