Alitalia : le ministre italien du travail espère "moins de 5.000 licenciements"

Dans une interview parue samedi dans le quotidien "La Repubblica", Maurizio Sacconi, le ministre italien du travail espère que la relance d'Alitalia, la compagnie aérienne nationale entraînera "moins de 5.000 licenciements". Vendredi, la compagnie a été placée sous tutelle et son sauvetage se fera sans aide de l'Etat, assure le gouvernement.

Maurizio Sacconi, le ministre italien du travail a fait savoir dans une interview accordée au quotidien "La Repubblica" parue samedi, qu'il espérait que la relance de la compagnie aérienne nationale Alitalia entraînerait "moins de 5.000 licenciements" sur les 19.400 salariés que compte la compagnie. "J'espère qu'il y en aura moins (que 5.000)" a-t-il même affirmé au lendemain de la nomination de l'ancien ministre des Finances Augusto Fantozzi comme commissaire extraordinaire d'Alitalia et de l'adoption par le conseil d'administration d'un plan de privatisation et de relance de la compagnie.

Jusqu'à présent, les suppressions d'emplois sont estimées, selon la presse à 7.000 postes et le gouvernement a annoncé la mise en place de mesures d'accompagnement social pendant sept ans. Les syndicats sont convoqués pour lundi par le gouvernement et ont exprimé la plus grande prudence à l'égard du plan de relance qui a été dénoncé par l'opposition de gauche.

C'est vendredi que la compagnie aérienne Alitalia a été placée sous tutelle par le gouvernement italien. Cette procédure est prévue par la législation sur les faillites et ouvre la voie à la création d'une nouvelle société. Selon l'agence Ansa, l'ex-ministre des Finances Augusto Fantozzi a été nommée commissaire extraordinaire d'Alitalia, peu après la demande de la compagnie d'être mise sous tutelle.

A l'issue de son conseil d'administration ce vendredi à Rome, Alitalia a aussi demandé à être déclarée insolvable et a déposé un recours en ce sens devant le tribunal de Rome. Cette procédure, prévue dans le plan de relance de la compagnie mis au point par la banque Intesa Sanpaolo, doit permettre la relance d'une nouvelle compagnie débarrassée du poids de la dette de l'ancienne société.

Selon une source proche du dossier, ce plan prévoit la scission d'Alitalia et la création d'une nouvelle société regroupant les activités rentables, détenue par 16 actionnaires italiens prêts à investir un milliard d'euros. La nouvelle compagnie devrait renouer avec les bénéfices en 2011, tablant notamment sur une forte réduction des coûts salariaux. Ces derniers devraient être ramenés à 705 millions d'euros dès la première année, contre 1,2 milliard actuellement.

Le nombre de destinations serait lui-aussi réduit, de 195 aujourd'hui à 140. La nouvelle compagnie se concentrerait sur les courtes et moyennes distances et cherche donc un partenariat commercial avec une grande compagnie aérienne étrangère pour renforcer son offre et connecter son réseau aux vols internationaux. Jeudi, Air France-KLM s'est dit prête à s'impliquer dans le redécollage d'Alitalia via "une participation minoritaire au capital" de la nouvelle société. L'allemande Lufthansa est également en lice.

Cette mise sous tutelle intervient au lendemain de l'adoption par le gouvernement Berlusconi d'un décret loi modifiant la loi sur les faillites afin de permettre le sauvetage de la compagnie. Il autorise les grandes entreprises en difficulté placées sous tutelle à accélérer certaines procédures, telles que les cessions d'actifs, de contrats et les suppressions de personnel. Ce texte va également permettre à Alitalia de déroger à la loi antitrust et d'intégrer dans la nouvelle société assainie des actifs d'Air One, deuxième compagnie de la péninsule.

Par ailleurs, le conseil d'aministration d'Alitalia n'a pas approuvé les comptes semestriels de la compagnie, contrairement à ce qui avait été annoncé, a indiqué un porte-parole. Les pertes d'Alitalia pour le premier semestre 2008 sont évaluées à 400 millions d'euros par les analystes. Au premier trimestre, la compagnie aérienne avait enregistré une perte avant impôts de 215 millions d'euros. La dette de la compagnie s'éleve à 1,17 milliard d'euros au 31 juillet.

Un plan de sauvetage sur lequel le gouvernement italien estime possible d'obtenir un accord de l'Union européenne dès lors qu'il "ne prévoit pas d'aides de l'Etat". Une affirmation faite ce dimanche dans la presse par Claudio Scajola, ministre du Développement économique. "Il s'agit entièrement d'une opération de marché car c'est un groupe privé qui se porte acquéreur d'une partie des biens d'Alitalia déclaré insolvable", a estimé le ministre dans le quotidien romain "Il Messagero". Ces biens "seront vendus au prix du marché" a encore assuré Claudio Scajola et "d'autres acquéreurs potentiels peuvent se manifester". Le ministre répond ainsi à Joaquin Almunia, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires qui avait souhaité samedi que la solution de la crise d'Alitalia respecte les règles européennes.

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