Bayrou battu à Pau, le MoDem fragilisé

François Bayrou est battu à Pau. Retrouvez ci-dessous sa déclaration. Marielle de Sarnez, à Paris, est loin d'être assurée d'un succès ce dimanche. La stratégie d'alliance, tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite, a été peu lisible.

La posture des responsables du MoDem a été inconfortable ce dimanche soir, après les résultats des municipales. En effet, peu nombreuses sont les villes importantes que le le parti de François Bayrou pourra accrocher à son palmarès.

A Pau, où François Bayrou était confronté à une triangulaire, le chef du MoDem a été battu de peu, avec, selon les premiers chiffres 39% des voix contre 39,5% au PS, le candidat UMP et maire sortant étant loin derrière.

Le leader du Modem a ainsi commenté sa défaite : "évidemment, le résultat de ce soir est pour nous insuffisant puisque, pour à peine 300 voix, sur 36 000 votants, moins de 1 % des voix, nous n'avons pas réussi à être élu à la mairie de Pau, malgré l'équipe qui m'entourait et qui était, je crois remarquable, et remarquablement représentative de la ville. Et vous le savez, ceci est le résultat d'une manoeuvre dont tout le monde connaît l'inspiration et les détails, qui a fait que si 300 voix me manquent, il y a 7300 voix qui ont été détournées de se prononcer dans ce choix final, et qui, par le maintien de M. Urietta, le maire actuel, n'ont pas pu participer au choix définitif, ce qui explique le résultat.

Ma première pensée, c'est une pensée de regret, pour Pau, pour notre ville, et je pense spécialement à tous les garçons et les filles, aux jeunes de Pau, (...) parce que la ville est en crise profonde, et cette ville méritait vraiment de changer de gestion. Ce résultat n'a pas pu être atteint, et c'est pour eux que je le regrette parce qu'on avait les idées, l'énergie, la volonté de faire changer les choses dans cette ville. Ce regret, je crois, durera dans beaucoup d'esprits et dans beaucoup de coeurs de Palois.

Deuxième réflexion que je voulais faire, celle-là nationale. Comme vous le dites depuis presque une heure, on assiste à une vague de gauche énorme, qui a emporté un très grand nombre de villes. Cette vague est une preuve de plus de l'instabilité de la vie politique française. Tant qu'on n'aura pas dans la vie politique française un centre fort, stable, des institutions qui permettent à tout le monde de se faire entendre, on aura ce mouvement de balancier d'un bord sur l'autre.

A moins de dix mois d'intervalle, coup de balancier à droite, coup de balancier à gauche, alors que le Parti socialiste n'a changé aucune de ses têtes, aucune de ses idées, aucune de ses expressions. Tant qu'on n'aura pas pris conscience de ce que cela nous gêne, nous handicape, empêche la France d'avancer, eh bien, on aura de nouveau cette stérilité dans laquelle ces institutions nous plongent.

Troisième conviction, celle là est une résolution : ce centre fort, nous devons le construire. Alors, ce n'est pas facile de le construire, parce que la loi électorale, en particulier, dans les grandes villes, nous empêche d'avoir la représentation que nous devrions avoir, la juste représentation de ce que nous sommes. Mais c'est un devoir pour nous d'avancer dans cette voie et de faire que la France se retrouve avec une architecture politique, avec une offre politique qui soit plus riche et plus diverse que celle que nous avons aujourd'hui. C'est un devoir pour nous et nous allons le remplir. Il y aura d'autres batailles, il y aura d'autres combats, et je vous le promets, il y aura d'autres victoires."

La formation issue de l'UDF avait choisi aussi l'autonomie dans quelques autres villes, Nancy, Saint-Etienne, Saint-Nazaire, et dans trois arrondissements parisiens (Vème, VIIème et XIVème). Dans le XIVème arrondissement, Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou, n'est pas sûre d'être élue conseiller de Paris.

Mais c'est surtout la stratégie d'alliance du MoDem qui a donné le tournis à ses électeurs et aux observateurs. Allant même jusqu'à s'allier au PC à Aubagne - accord désavoué par François Bayrou, mais l'accord existe bel et bien -, le MoDem a privilégié le PS à Marseille, Lille, Chartres, Montpellier, Poissy, Melun ou Sèvres.

En revanche, il s'est allié avec la droite à Toulouse, Metz, Périgueux, Nevers, Colombes, SaintMaur-des-Fossés, ...

Cette stratégie à géométrie variable est, de l'avis des analystes politiques, très risquée. Il n'est pas sûr qu'elle permette au MoDem de se constituer un réseau d'élus conséquent dont la formation politique a besoin pour les échéances à venir.

Toutefois, le Modem ne sortira pas bredouille de ce scrutin. Ainsi, Bruno Joncour, le maire de Saint-Brieuc, a été nettement réélu avec 54,28% des voix contre 45,72% pour la liste de la socialiste Danielle Bousquet. Et le parti de François Bayrou fait mieux à Mont-de-Marsan avec
la victoire de Geneviève Darrieussecq qui l'emporte avec 52,88% face au maire socialiste sortant Philippe Labeyrie qui n'a obtenu que 47,12%.

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