Lafarge accuse lundi matin la plus forte baisse de l'indice CAC 40, après la Société Générale. Le titre du fabricant de ciment perd 5,48 % à 106,27 euros, pénalisé par le changement de recommandation de Credit Suisse. Le courtier a adopté une opinion négative (sous-performance). Son concurrent suisse Holcim a également été dégradé. A Zurich, l'action Holcim lâche 4 % à 103,30 francs suisses.

Les analystes du Credit Suisse s'inquiètent des conséquences du ralentissement économique sur l'activité des deux cimentiers et notamment du risque de propagation dans les pays émergents. Selon eux, une baisse de la demande des clients dans les pays émergents interviendrait alors que la grande majorité des cimentiers ont fortement accru leurs capacités de production. Un déséquilibre entre l'offre et la demande qui devrait donc peser sur les prix de vente.

Or, la plupart des cimentiers se sont fortement renforcés dans les pays émergents ces derniers mois, afin de profiter de la croissance soutenue et continue de le demande. Lafarge vient ainsi de prendre le contrôle de l'égyptien Orascom Cement pour 8,8 milliards d'euros. Ce rachat constitue "une étape décisive dans la constitution du portefeuille géographique le plus complet du secteur et dont le potentiel de croissance est le plus riche", s'était félicité selon Bruno Lafont, le PDG de Lafarge, lors de s'annonce, en précisant attendre une croissance annuelle moyenne des ventes en hausse de 3 % par an, à l'horizon 2010, et un résultat net par action supérieur à 15 euros.