Sarkozy : réunion des partenaires sociaux sur la protection sociale et retour à l'équilibre budgétaire en 2012

Lors de la cérémonie des voeux aux forces vives de la Nation, le président de la République a annoncé une réunion sociale le 6 février, la création d'un budget public triennal pour 2009-2011 et l'éventualité d'une taxe sur "la totalité des nouveaux moyens de communication" pour compenser la suppression de la publicité sur les télévisions et radios publiques.

Nicolas Sarkozy a annoncé ce jeudi 17 janvier lors de la cérémonie des voeux aux forces vives de la Nation à l'Elysée qu'il réunirait le 6 février prochain les partenaires sociaux pour élaborer l'agenda de 2008 en matière de protection sociale. "Le renforcement de la négociation collective par la modification de la représentativité des organisations et des conditions de validité des accords fera l'objet de négociations en 2008", a-t-il rappelé. Cette réunion devrait permettre d'arrêter les thèmes, les objectifs et les méthodes de l'agenda social.

Lors de la même cérémonie, le président de la République a assuré que "tout est aujourd'hui en place" pour permettre un retour à l'équilibre des finances publiques à l'horizon 2012. Par ailleurs, "sur la base d'un travail sans précédent d'audit des objectifs, des moyens et des résultats de l'action publique, la France se dotera à l'automne du premier budget triennal 2009-2011 de son histoire", ajoute le chef de l'Etat.

Nicolas Sarkozy a, également, annoncé que la suppression de la publicité sur les chaînes de télévision publiques serait "compensée" par des taxes sur "la totalité des nouveaux moyens de communication". Il souhaite aussi que la publicité sur les radios publiques soit également supprimée. "Dans un souci de cohérence, je souhaite que le service public de la radio, regroupé au sein de Radio France, s'engage sur les mêmes orientations", que la télévision publique, a indiqué Nicolas Sarkozy.

Le chef de l'Etat a, de plus, tenté de remettre le pouvoir d'achat au centre de son action, après avoir été mis en difficulté sur ce point ces derniers jours. Le 8 janvier, il avait ainsi lancé à ceux qui l'accusait d'abandonner sa principale promesse de campagne: "Qu'attendez-vous de moi? Que je vide des caisses qui sont déjà vides?".

Aujourd'hui, il affirme: "j'ai la conviction d'agir en faveur du pouvoir d'achat des Français". "Lorsque j'évoque le développement de la participation et de l'intéressement, ou l'extension des plans de stock-options à tous les salariés des entreprises concernées, c'est bien de partage des fruits du travail et donc de pouvoir d'achat dont je parle", ajoute le président de la République. "Lorsque je parle de libérer l'activité des Français, c'est bien d'augmenter le pouvoir d'achat des Français dont je parle", insiste-t-il encore. Mais il remarque: "la vérité, la voilà : promettre davantage de pouvoir d'achat aujourd'hui sans aucune contrepartie, c'est la certitude d'avoir encore un peu moins de pouvoir d'achat demain, sous le poids des prélèvements obligatoires qui augmenteront et d'une dette qui s'accumulera".

Ce disours n'a guère convaincu les syndicats, qui estiment que le chef de l'Etat n'a apporté "aucune réponse sur le pouvoir d'achat" des Français. Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a fustigé un discours "culpabilisateur" pour les salariés et "sans grande portée". Nicolas Sarkozy n'a apporté "aucune réponse nouvelle sur les revendications du pouvoir d'achat qui s'intensifient pourtant de plus en plus", a-t-il souligné. Même regret chez Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, pour qui le discours du chef de l'Etat est sous-tendu par "une vieille logique selon laquelle s'il faut favoriser l'emploi, la croisssance, il faut plus de précarité et plus de flexibilité donc il faut faire des sacrifices".

Le président de la CFTC Jacques Voisin juge "troublant" de n'avoir "rien entendu sur la politique salariale" dans le discours du président de la République. "Il cherche des bouc-émissaires, il dit que les salariés ne travaillent pas assez", regrette-t-il. "Je suis déçu sur les salaires et le pouvoir d'achat. Il manque la question centrale de l'augmentation des salaires et du partage des richesses", a pour sa part déclaré Gérard Aschiéri, secrétaire général de la FSU.

Les représentants patronaux ont en revanche salué l'accent mis par Nicolas Sarkozy sur "le travail". "Tout ce qui peut nous permettre d'adapter la quantité de travail en fonction des besoins économiques est une piste qu'il faut suivre", a déclaré la présidente du Medef Laurence Parisot. Ces voeux étaient "dans la droite ligne de ce que l'on attendait: glorifier le travail, glorifier ceux qui se décarcassent pour faire avancer la France", a pour sa part souligné la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME).

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