Fannie Mae risque une nouvelle fois d'avoir besoin d'argent frais pour respecter ses contraintes réglementaires en matière de fonds propres. La société américaine, spécialisée dans le refinancement de crédits immobiliers, l'a reconnu ce mercredi, lors de la présentation de ses comptes annuels. Le groupe invoque une très probable augmentation, cette année, du nombre de ménages incapables d'honorer le remboursement de leurs crédits immobiliers. Fin 2007 déjà, la crise de l'immobilier aux Etats-Unis, la plus grave depuis 25 ans, avait contraint Fannie Mae à lever 8,9 milliards de dollars sur le marché. Outre une nouvelle levée de fonds, les options qui s'offrent à la société pour récolter de l'argent résident dans la vente d'une partie de son portefeuille d'investissements, ce qu'elle avait déjà fait en fin d'année dernière. Ou bien encore dans la suppression du dividende.

Il faut dire que les résultats de Fannie Mae se sont sensiblement dégradés. Le groupe a accusé une perte nette de 2,1 milliards de dollars en 2007, soit 2,63 dollars par action, alors que les analystes tablaient en moyenne sur une perte nette de 0,05 dollar par action, selon le consensus cité par l'AFP. En 2006, Fannie Mae avait engrangé un bénéfice net de 4,1 milliards de dollars. A l'origine de cette contre-performance: des dépréciations d'actifs, à hauteur de 5,1 milliards de dollars, et des provisions pour créances douteuses chiffrées à 2,8 milliards. Sans oublier une dégringolade de 2,2 milliards de dollars des marges d'intérêts.

Conséquence, l'action Fannie Mae perdait 5,75%, à New York, cet après-midi, à 25,42 dollars environ. Et le titre Freddie Mac reculait de 4,48%, à 24,08 dollars, les comptes de Fannie Mae n'augurant rien de bon pour son concurrent, qui publiera ses résultats annuels demain.