Caisse des dépôts : bénéfice en forte hausse, pas d'accord avec Sacyr sur Eiffage

Le groupe financier public a dégagé l'année dernière un bénéfice net en forte hausse de 47% à 2,488 milliards d'euros, grâce à "une gestion dynamique" de ses portefeuilles d'actions. Il dit ne pas avoir encore conclu d'accord avec l'espagnol Sacyr pour récupérer une partie de ses titres Eiffage.

Bonne année 2007 pour la Caisse des Dépôts (CDC). L'instrument financier de l'Etat a dégagé l'année dernière un bénéfice net en forte hausse de 47% à 2,488 milliards d'euros. Le résultat d'exploitation progresse également de 72% à 3,8 milliards d'euros et le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) de 43% à 7,054 milliards d'euros.

Il faut noter ques ces résultats sont publiés pour la première fois aux normes IFRS et ne prennent pas en compte la plus-value sur la cession des titres de la Caisse nationale des Caisse d'Epargne de 1,959 milliard d'euros.

Dans le détail de l'activité, c'est le pôle Caisse des Dépôts qui contribue le plus fortement à la croissance du groupe. Son bénéfice a plus que triplé à 1,6 milliard d'euros en 2007 contre 0,5 milliard en 2006, sous l'effet notamment d'une "externalisation accrue de plus-values sur les portefeuilles d'actions" (1 milliard d'euros).

La contribution des filiales et participations au résultat du groupe a en revanche reculé de 26% à 860 millions. Parmi elles, c'est l'assureur CNP Assurances qui dégage le bénéfice le plus élevé à 438 millions (+5%).

Le pôle filiales immobilières a également vu sa contribution reculer de 59% à 114 millions d'euros tandis que le bénéfice du pôle capital-investissement a plus que triplé à 229 millions d'euros, sous l'effet notamment de cessions de titres de l'opérateur TDF (plus-value de 300 millions d'euros).

Les prêts sur fonds d'épargne ont atteint un niveau historique à 7,3 milliards d'euros (en hausse de 33%), dont l'essentiel a été consacré au financement du logement social et à la rénovation urbaine (6,5 milliards).

Enfin, les engagements consacrés par la Caisse des Dépôts à ses activités d'intérêt général ont atteint en 2007 près de 1,2 milliard d'euros, "soit un niveau sans précédent", souligne la CDC.

Ces résultats vont permettre à la CDC de reverser 829 millions d'euros à l'Etat sous forme de dividende. Elle consacrera par ailleurs 829 millions d'euros à des "missions d'intérêt général", et le dernier tiers sera consacré au renforcement de ses fonds propres.

En ce qui concerne l'année 2008, la Caisse des dépôts s'attend à un environnement de marché difficile avec "un problème de liquidités qui se poursuit" et "une forte volatilité des marchés actions et des niveaux de cotation réduits". Déjà, dans son communiqué, l'institution publique a rassuré sur son exposition à la crise du subprime en indiquant qu'"a ce jour, aucun défaut n'a été constaté sur les titres détenus dans les portefeuilles financiers".

L'année 2008 sera également décisive quant à la mise en oeuvre de la réforme de la gouvernance de la CDC, prévue dans le projet de modernisation de l'économie actuellement à l'examen au Conseil d'Etat.

Autre bouleversement: celui du Livret A avec l'extension de la distribution de compte d'épargne très populaire à l'ensemble des banques et non plus seulement aux Caisses d'Epargne et à la Banque Postale, prévue au 1er janvier 2009. La CDC, qui reçoit les encours du Livret A, devra relever le défi du financement du logement social.

Enfin, l'année 2008 marque également le départ de son plan Elan 2020 dans lequel la CDC souhaite s'engager dans le financement du logement et de la politique de la ville, des Universités, des PME et de l'environnement et du développement durable. Pour ce faire, l'institution va lancer à partir du 21 avril une nouvelle campagne de publicité.

La Caisse dément tout accord avec Sacyr sur le rachat des titres Eiffage
Interrogé ce jeudi sur un éventuel accord avec le groupe de BTP espagnol Sacyr Vallehermoso en vue de racheter sa part - pour 63 euros par action selon ce dernier - de 33,32% dans le groupe français Eiffage, le directeur général de la Caisse des dépôts (CDC) Augustin de Romanet a répondu qu'il n'y avait "rien du tout". Il a même assuré que "ce prix de 63 euros n'a pas d'autre existence que dans le communiqué". Il n'a pas voulu indiquer quelle participation la CDC serait susceptible de reprendre. '"En général, on essaie de ne pas aller trop au-delà de 20%" a-t-il déclaré. Sacyr avait indiqué qu'il comptait céder ses titres à un groupe d'investisseurs institutionnels français. Les noms de la Caisse mais aussi de Groupama, d'Axa et d'une demi-douzaine d'autres ont circulé.

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