Selon le SNPAA, "Carrefour et Leclerc sont les distributeurs qui ont équipé le plus de stations" en pompes délivrant de l'E 85, un mélange de 85% d'éthanol, issu de la distillation des céréales (Blé, maïs) et de 15% d'essence ordinaire. Sur l'ensemble du territoire et ses quelque 13.000 stations-services, fin janvier, 198 stations étaient dotées d'au moins une pompe distribuant de l'E 85. Parmi ces stations-services, 150 appartiennent à des groupes de la grande distribution, 47 à des compagnies pétrolières et une à un distributeur de carburant indépendant.

En pourcentage, Carrefour et Leclerc obtiennent la palme ex-aequo avec chacun 23% des stations E 85 installées. Intermarché suit loin derrière avec 11% des stations, suivi encore plus loin par Casino (5%) et Auchan (4%). Sans doute est-ce l'expression de leur réticence à ce carburant d'origine essentiellement agricole, mais les compagnies pétrolières sont loin de concurrencer les groupes de la grande distribution. Total, avec 17% des pompes E 85 installées, fait cependant beaucoup mieux que ses concurrents comme British Petroleum (BP France, 2%) ou encore Shell (1%).

En dépit d'un prix moyen annuel très intéressant de l'E 85, de 0,83 euro le litre, le marché des voitures flexibles, c'est-à-dire capables de rouler autant à l'essence d'origine fossile pure (SP 95, SP 98) qu'à l'E 85, reste encore très confidentiel. Selon les chiffres du syndicat, le parc automobile français ne comptait fin janvier 2008 que 4.250 véhicules flexibles. Aujourd'hui, au Brésil, pays précurseurs en matière de biocarburants et d'E 85 en particulier, une voiture vendue sur trois est équipée d'un moteur flexible.