Laurence Parisot veut faire le ménage parmi les mandataires sociaux du Medef

La présidente du Medef a affirmé ce mardi vouloir aller "encore plus loin" dans la réflexion sur les mandats patronaux au sein des organismes paritaires. Elle n'en reste pas moins déterminée à combattre la "vieille garde" de l'UIMM.

Le Medef va remettre à plat l'ensemble de ses mandats dans les organismes sociaux gérés paritairement, soit neuf cents au total au niveau national, et non seulement ceux détenus par l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), dont l'ancien président Denis Gautier-Sauvagnac est mis en examen pour abus de confiance.

Par ailleurs, sa présidente Laurence Parisot a indiqué mardi avoir déposé plainte pour diffamation contre les anciens présidents de cette puissante fédération qui ne l'a pas soutenue lors de son élection à la tête de l'organisation patronale en 2005.

Si la remise à plat de l'ensemble des mandats patronaux constitue un geste d'apaisement envers l'UIMM, dont seul un dirigeant a accepté à ce jour de remettre en jeu son mandat - Michel de Virville, secrétaire général de Renault, a démissionné de la présidence de l'Unedic -, Laurence Parisot reste déterminée à en finir avec la "vieille garde" de cette fédération. "J'ai proposé lundi au conseil exécutif", l'instance dirigeante du Medef, d'"aller plus loin encore dans la réflexion sur les mandats patronaux, à la fois au niveau local et au niveau national", a indiqué la présidente du Medef mardi.

Un comité des mandats se tiendra vendredi pour définir les procédures et les critères de choix pour les 900 mandats nationaux du Medef. Trois membres du conseil exécutif participeront à ce comité: Jean-René Buisson, président de l'association nationale des industries agro-alimentaires, Jean-Luc Placet, président de la société Syntec, et Marie-Christine Oghly, présidente du Medef Ile-de-France. Laurence Parisot leur a demandé de "venir apporter des idées neuves" au comité.

La présidente du Medef a par ailleurs assigné mardi au civil Daniel Dewavrin, un ex-président de l'UIMM, qui l'a accusée d'être au courant plus tôt qu'elle ne l'a dit des retraits suspects des caisses de l'organisation patronale, selon le parquet de Paris. "Elle ne dit pas qu'elle savait depuis longtemps que ces choses-là existaient, qu'elle en a tiré profit pour mener sa politique", avait affirmé Daniel Dewavrin sur France Inter le 8 mars, ajoutant que "ça lui sert de prétexte pour attaquer l'UIMM avec une très, très grande violence".

L'assignation de Laurence Parisot ne vise pas Denis Gautier-Sauvagnac, qui avait confirmé les propos de son prédécesseur à la tête de l'UIMM.

La présidente du Medef n'est pas la seule au sein du patronat à prendre ses distances avec les anciens dirigeants de l'UIMM. Alors que la fédération patronale de la métallurgie doit tenir mercredi son conseil national, son nouveau président Frédéric Saint-Geours entend bien tourner la page du scandale qui a éclaboussé son organisation.

Dans un entretien au Figaro mardi, Frédéric Saint-Geours affirme avoir été surpris à son arrivée à la tête de l'UIMM par "l'absence d'organisation et de méthode, le fait qu'il n'y ait pas de contrôle, ni de processus de décision bien établi."

"J'avais deux exigences: voir clair dans les comptes et dans les procédures", affirme-t-il, rappelant avoir lancé des audits "financiers, comptables et juridiques" sur les comptes de l'UIMM. "Le maître mot, c'est la transparence et le contrôle interne".

Selon lui, l'exercice 2007 de la fédération est "déficitaire de 4,7 millions d'euros et le résultat courant incluant le coût des restructurations est déficitaire de 8 millions d'euros". "Il sera revu un peu en baisse du fait de la renégociation des conditions de départ de Denis Gautier-Sauvagnac", ajoute-t-il.

Concernant la présidence de l'Unedic, Laurence Parisot indique que le Medef désignera dans "un délais raisonnable" le prochain candidat et qu'"il est tout à fait possible qu'il y ait des candidats" d'autres fédérations patronales que l'UIMM, qui présente pour ce poste Jean-Luc Vergne, DRH de PSA.

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