Les allocations chômage revalorisées de 2,5% le 1er juillet

Les allocations chômage seront revalorisées à compter du 1er juillet de 2,5%, un niveau inférieur à l'inflation, ont décidé mardi le patronat et les syndicats gérant l'Unedic, à un moment où les finances du régime d'assurance chômage s'améliorent mais restent déficitaires.Cette revalorisation concerne quelque 1,7 million de demandeurs d'emploi indemnisés par les Assedic.Le patronat, qui avait d'abord proposé une revalorisation de 1,9%, a finalement mis au vote une hausse de 2,5% et les syndicats se sont abstenus, selon l'Unedic. La CGT avait demandé une hausse de 6%, la CFDT avait proposé également +6% mais pour les allocations inférieures à 1.500 euros, et FO proposait +4%, a-t-on ajouté de même source. Avant la réunion, la CFTC entendait réclamer une revalorisation de 4,5% et la CFE-CGC "autour de 3,3%-3,4%".La hausse annoncée est inférieure à l'inflation, qui devrait atteindre 3,2% en 2008 selon l'Insee, ainsi qu'à la revalorisation du Smic (+3,2% en 2008 sans coup de pouce).L'indemnisation moyenne avoisine 1.000 euros nets par mois, mais tous les chômeurs ne sont pas indemnisés par les Assedic.Patronat et syndicats ont pris leur décision mardi lors d'un conseil d'administration de l'Unedic au terme d'une courte négociation, dans laquelle patronat (Medef, CGPME, UPA) et syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) disposaient d'un nombre égal de voix.En 2007, les allocations des chômeurs indemnisés par les Assedic avaient été revalorisées de 1,95%, un peu moins que la hausse du Smic (+2,1% sans coup de pouce), les syndicats n'étant pas parvenus à arracher davantage au patronat. En 2006, elles avaient augmenté de 2%.Pour 2008, la CGT plaidait pour une revalorisation de 6%, soulignant qu'"un chômeur sur deux n'est pas indemnisé", que "l'indemnisation moyenne avoisine 1.000 euros" et qu'"un allocataire sur trois perçoit moins de 823 euros"."Plutôt que d'envisager de basculer des cotisations chômage sur des cotisations retraite, il vaudrait mieux utiliser les excédents de l'Unedic pour améliorer l'indemnisation des demandeurs d'emploi", avait jugé avant la réunion Eric Aubin (CGT).La CFTC, qui souhaitait une hausse de 4,5% compte tenu des problèmes de pouvoir d'achat et de l'amélioration des finances de l'assurance chômage, avait cependant noté que "le patronat n'est jamais favorable à une revalorisation même égale à l'inflation".Des associations de défense des chômeurs évaluent aux alentours de 400 euros mensuels les coûts de recherche d'emploi (transports, frais de courrier et de téléphonie, etc).La reprise des créations d'emplois et la forte baisse du chômage, conjuguées au durcissement des règles d'indemnisation par l'Unedic, jouent favorablement sur les comptes de l'assurance chômage.Le régime a légèrement amélioré mardi ses prévisions de redressement, tablant désormais sur un déficit cumulé de 4,89 milliards d'euros fin 2008, sur fond de détérioration de ses anticipations de baisse du chômage (-80.000).Même si les finances de l'Unedic restent gérées par les partenaires sociaux, le gouvernement fait pression pour que le régime baisse ses cotisations dès 2009 afin d'augmenter d'autant les cotisations d'assurance vieillesse."C'est une erreur de déshabiller Pierre pour habiller Paul", avait jugé en mai le nouveau président de l'Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux (Medef).
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