Cétacés dit la baleine....

Si la mer est présente sur 400 millions de km2, les 1.000 m2 du sous-sol de la superbe galerie de l'Evolution du Muséum d'Histoire naturelle de Paris sont parfaitement exploités pour présenter ces géants des océans que sont les cétacés. Dans une scénographie astucieuse et vivante, le visiteur y découvre un monde fantastique, mais bien réel, en cinq parties.D'emblée, après être passé sous quelques impressionnants squelettes accrochés au plafond - les cartels de présentation sont au niveau des yeux - se présentent les ancêtres, lointains, de ces mastodontes qui n'ont pas toujours vécu dans les océans. Contrairement aux pas si anciennes croyances (jusqu'au début du XIXème !), ces animaux ne sont pas des poissons, mais des mammifères dotés de sabots. L'exposition montre ainsi un squelette reconstitué de Pakicetus vieux de 50 millions d'années et retrace l'évolution de la marche à la nage avec une étonnante adaptation aux règles de l'hydrodynamisme. Suit une salle dédiée à la reconnaissance des diverses espèces: on trouve ainsi les prédateurs (odontocètes) dotées de dents comme le dauphin ou l'orque, les filteurs (mysticètes) dont les fanons retiennent les proies, surtout le krill, baleine à bosse ou rorqual, la baleine blanche ayant la particularité d'être écrémeuse, de filtrer l'eau en se déplaçant. Ces excellents plongeurs, qui peuvent rester sous l'eau plus de deux heures et nager jusqu'à 140 km/h sont dotés d'une ouïe particulièrement développée. La troisième partie est consacrée aux légendes, nombreuses, dont ces géants sont les héros. On y retrouve le Jonas de la bible, Pinocchio, Moby Dick...Les deux dernières sections sont les plus dramatiques, régies par le seul prédateur des cétacés, l'homme. Il y a d'une part les méfaits de la chasse à outrance et aux techniques barbares, car dans la baleine, tout est bon: la viande pour la nourriture, la graisse pour l'éclairage, les fanons pour les vêtements, l'ivoire pour la décoration, le spermaceti pour la parfumerie... Aujourd'hui, un moratoire (pas toujours respecté) tente de limiter les captures et de créer des réserves afin de préserver les derniers cétacés dont quelques uns sont en voie d'extinction. L'autre péril désormais le plus grave pour l'espèce est la pollution: chaque année ce sont 10.000 tonnes de plastique soit l'équivalent de la Belgique en surface, qui sont déversés dans les océans, auxquels viennent s'ajouter les déchets chimiques (au Canada, les bélougas échoués sont tellement contaminés qu'ils sont traités comme le sont les déchets gravement toxiques), les eaux usées drainant nombre de virus et bactéries, les nuisances sonores, les collisions avec les cargos, la dégradation des cotes, le réchauffement climatique... Dommage d'ailleurs que cette alerte en fin d'exposition soit mise quelque peu en retrait.Enfin, en signe d'optimisme malgré tout, l'exposition s'achève très agréablement sur une immense fenêtre qui permet un dernier regard sur les cétacés dans leur milieu naturel. A noter le parcours, très instructif et divertissant, spécialement destinés aux plus jeunes visiteurs.Jusqu'au 25 mai 2009, Muséum d'Histoire naturelle, Jardin des Plantes, sous la galerie de l'Evolution, Paris V. Renseignements: wwwmnhn.fr/cetaces
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