Pour Nick Clegg, le plus dur est à venir

Un nouveau sondage donne les libéraux-démocrates, dont Nick Clegg est le leader, en tête. Mais après leur bond dans les sondages, le plus dur reste à faire.

Un lecteur vigilant m'accuse "d'astrologie" quand j'écris dans mon "post" précédent qu'il est "probable" que Nick Clegg retombe dans les sondages. Pourtant, je crois vraiment que son bond dans les sondages après son excellente prestation lors du débat télévisé jeudi dernier risque d'être éphémère (ce matin, selon YouGov, il est crédité de 33% des voix, devant les conservateurs 32%, et les travaillistes 26%). Voilà pourquoi.

- Avant tout, il a bénéficié de l'effet de surprise la semaine dernière lors du débat télévisé. Face à un David Cameron tendu et à un Gordon Brown usé, il a fait souffler un vent de fraicheur. Pas sûr que l'effet tienne jusqu'au 6 mai, d'autant que deux autres débats télévisés sont à venir. Les téléspectacteurs seront cette fois-ci beaucoup plus attentifs à sa prestation.

- Il est -de loin- le plus pro-européen des trois principaux candidats. Sa mère est néerlandaise, sa femme espagnole, il a étudié à Bruxelles, travaillé à Bruxelles, puis a été député européen. Il parle aussi français (pratiquement sans accent) et allemand. Dans beaucoup de pays, ça serait un avantage. En Grande-Bretagne, pays très eurosceptique, pas forcément.

- Sa politique n'est guère connue. Il refuse par exemple de renouveller le Trident (système de sous-marins portant l'arsenal nucléaire), préférant prolonger sa durée de vie pour l'instant et prendre une décision plus tard. Les Britanniques sont-ils prêts à voter pour un candidat qui envisage sérieusement d'abandonner la disuasion nucléaire du pays? Peut-être, mais c'est une vraie incertitude.

- Autre exemple, sur les bonus. Il veut bloquer à 2700 euros les bonus des banquiers payés en cash. Le reste serait payé en action. C'est une proposition qui peut être populaire. Mais réaliste? Or, Nick Clegg doit aussi prouver son sérieux s'il veut vraiment être considéré comme éligible par les électeurs.

Tout ceci ne signifie pas que le bond de Nick Clegg dans les sondages n'est pas significatif. C'est ce que je disais dans mon "post" précédent: il s'agit désormais d'une campagne à trois, et non plus à deux. Mais la pression est désormais sur lui, et il lui sera désormais plus difficile de rester haut dans les sondages.

Voilà, convaincu, cher lecteur?

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