Rejeté par Barack Obama, l'oléoduc Keystone XL devient un enjeu de campagne

Cet oléoduc égant doit traverser les Etats-Unis sur 2.700 kilomètres et pourrait créer jusqu'à 20.000 emplois. Mais le président a tranché en faveur des écologistes, alimentant les critiques des républicains.
Copyright Reuters

Voila qui ne va pas apaiser les relations, déjà tendues, entre les démocrates et les républicains. Le département d'Etat a décidé ce mercredi de rejeter la construction de l'oléoduc géant Keystone XL. Un projet controversé au c?ur d'une intense bataille entre les associations écologistes et les lobbies industriels. Barack Obama a donc tranché en faveur de premiers. Et au détriment de l'emploi, déplorent ces adversaires.

Cet oléoduc, devant traverser les Etats-Unis sur 2.700 kilomètres, doit permettre de transporter le pétrole canadien produit dans la région de l'Alberta jusqu'aux raffineries américaines situées dans le Golfe du Mexique. Son coût est estimé à 7 milliards de dollars. Selon le groupe canadien TransCanada, à l'origine du projet, Keystone XL pourrait créer 20.000 emplois aux Etats-Unis et injecter 20 milliards de dollars dans l'économie américaine.

L'administration Obama ne ferme cependant pas totalement la porte. Elle va demander à TransCanada de présenter un nouveau tracé. Mais ce premier refus va repousser la décision finale, certainement après les élections de novembre. Initialement, Barack Obama ne souhaitait d'ailleurs pas se prononcer avant cette échéance électorale. Mais, il a été contrait à le faire par une disposition adoptée par le Congrès américain. Un délai trop court assure le département d'Etat.

Le choix du département d'Etat va d'abord se répercuter au Capitole, où démocrates et républicains doivent encore prolonger les déductions de charges sociales pour le reste de l'année. Ces abattements se termineront fin février sans accord entre les deux camps. Pour les économistes, leur arrêt aurait des conséquences dramatiques pour l'économie et pour l'emploi - plus d'un demi-million d'emplois détruits selon certaines estimations.

Les républicains pourraient dès lors utiliser cette menace pour faire pression sur l'administration Obama afin qu'elle donne rapidement son feu vert au projet Keystone XL. Mais c'est également un jeu très dangereux: en cas de blocage sur les charges sociales, les démocrates ne manqueront pas de souligner dans les médias les conséquences financières de leur acharnement pour plus de 150 millions d'Américains.

Au-delà, cette décision animera la campagne de la prochaine élection présidentielle. Quasiment tous les candidats à l'investiture républicaine plaident pour une politique énergétique de grande envergure, pour créer des emplois et pour réduire la dépendance des Etats-Unis. Cela passe par la reprise des forages en eaux profondes, le maintien des cadeaux fiscaux aux industries gazières et pétrolières et aussi par la construction de cet oléoduc. En s'y opposant, Barack Obama vient de leur donner un nouvel argument.

Le président américain devait de son côté chercher à rassurer les associations et militants écologistes, fortement opposés à ce projet. En septembre dernier, la Maison-Blanche avait déjà cédé aux pressions des industriels en demandant à l'Agence de protection de l'environnement (EPA) de retirer un projet visant à lutter contre la pollution atmosphérique. Cette fois-ci, il a été plus ferme.

 

Actualités, petites phrases, sondages et analyses... Suivez au jour le jour les primaires républicaines et la présidentielle sur notre blog consacré aux élections américaines.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.