Legrand court-circuité

Les charmes de Legrand n'ont visiblement pas touché d'industriels en quête de relais de croissance.

Le contexte a beau se prêter à une reprise des opérations de fusions-acquisitions, toutes les proies ne sont pas toujours bonnes à marier. Legrand semble aujourd'hui l'apprendre à ses dépends. Ses deux actionnaires de référence n'ont même pas attendu que le fabricant de matériels et d'équipements électriques retrouve son cours d'introduction de 2006 proche de 20 euros, pour solder une partie de leur investissement.

En décidant de céder conjointement 11% du capital du groupe dans le cadre d'un placement privé au prix de 18,5 euros par titre, KKR et Wendel ont certes fait le choix de renforcer leurs caisses, mises à mal par la crise, à hauteur de 535 millions d'euros. Mais cela n'explique pas tout. Cette cession peut laisser penser à une alternative de dernier recours. En l'occurrence les charmes de Legrand n'ont visiblement pas touché d'industriels en quête de relais de croissance.

Car outre la cherté du ticket d'entrée  -la société pèse près de 5 milliards d'euros à la Bourse de Paris -, les perspectives de retour sur investissement paraissent, en l'état actuel de la conjoncture, plutôt lointaines. Cette disparition progressive du caractère spéculatif du dossier n'est pas du goût des investisseurs, qui ont vendu leurs lignes Legrand dont le cours a terminé sur un repli de 6,55%. Ni de celui de Wendel et KKR, qui détiennent encore 50% du capital (et 65% des droits de vote) et devront redoubler d'efforts pour rendre la belle plus séduisante.

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