Saint-Gobain bétonne son avenir outre-Atlantique

La perspective de mise en Bourse du pôle conditionnement du groupe n'est pas qu'une bonne nouvelle sur le plan financier. Elle pourrait aussi lui permettre d'acquérir des parts de marché dans la distribution aux Etats-Unis à moindre coût grâce à la faiblesse du dollar.

Saint-Gobain fait tout pour réinjecter un peu de mortier dans sa relation avec ses actionnaires. Au premier rang duquel, la société d?investissement Wendel accueillerait bien volontiers une revalorisation de ses 17,5% dans le capital du groupe. La perspective d?une mise en Bourse du pôle conditionnement du spécialiste des matériaux de construction va dans ce sens. D?abord parce qu?elle correspondra à une entrée d?argent frais bienvenue dans les caisses. Les analystes d?Aurel Leven valorisent la filiale d?emballage de Saint-Gobain entre 3,5 et 4,5 milliards d?euros. Ce qui induirait une division par près de deux du taux d?endettement net sur fonds propres qui avoisinerait désormais les 20%. Mais il ne s?agit pas là simplement d?une bonne nouvelle sur le plan financier. D?un point de vue stratégique, une nouvelle étape est sur le point d?être franchie. Celle du recentrage sur les métiers de l?habitat.

Depuis trois ans, l?action Saint-Gobain souffre de son appartenance à une industrie sévèrement touchée par les déboires du marché immobilier en phase de récession. Certes les cours ne sont plus très loin de leurs niveaux précédant la crise de Lehman Brothers. Mais, ils demeurent à plus de 50% au-dessous des plus hauts de mi-juillet 2007 à près de 77 euros. Or, le titre peut compter sur ce projet d?introduction comme catalyseur boursier. Surtout si l?on considère que les fonds récoltés serviraient à saisir des opportunités de croissance externe dans le segment de la distribution aux Etats-Unis où Saint-Gobain est pour le moment absent. La faiblesse du dollar pourrait d?ailleurs contribuer à accélérer la donne. En attendant, tout dépendra du succès de la transaction boursière attendu dans le courant du premier semestre 2011. Même si, contrairement à certains dossiers dans le secteur des casinos, l? « equity story » est, pour l?heure, plutôt convaincante.
 

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