Romano, Le Lann et Graillier... le temps des rétrospectives

Mélancolie et fougue sont au rendez-vous dans trois albums signés Aldo Romano, Eric Le Lann et Michel Graillier. Un parfum de nostalgie de la scène parisienne.
Aldo Romano / Photo Jean-Baptiste Millot

Grâce aux hasards de la production, sortent ces jours-ci trois albums qui retracent l'histoire de la scène du jazz des années 60-70 à Paris. Aldo Romano (batteur) revisite la musique de « The Connection », pièce créée par le Living Theater dans les années 60, Eric Le Lann (trompettiste) rend hommage à Chet Baker, ange de la trompette, tandis qu'un inédit vient rappeler toute la poésie du pianiste Michel Graillier.
Aldo Romano New Blood plays « The Connection ». avec Michel Benita (basse), Alessandro Lanzoni (piano), Baptiste Herbin (saxophone alto). Dreyfus Jazz/BMG. Février 2013.
Il aura attendu plus de quatre décennies, Aldo Romano, pour reprendre la musique de « The Connection », écrite par Freddie Redd dans les années 60. Le batteur avait participé, en tant qu'acteur et musicien, en 1968 et 69 à la version française de la pièce créée par le Living Theater et qui évoque la vie de new-yorkais attendant leur fournisseur de drogue. Aldo a choisi de rester fidèle à l'esprit de l'?uvre, du be-bop bien enlevé, mais en donnant leur chance à deux jeunes talents de la scène européenne actuelle, le pianiste italien Alessandro Lanzoni et le saxophoniste alto Baptiste Herbin. Son complice Michel Benita (basse) complète ce quartet qui tourne bien rondement.
Michel Graillier Live au Petit Opportun 1996-99 (Ex-Tension/Harmonia Mundi) Février 2013.
Le pianiste Michel Graillier était aux côtés d'Aldo Romano -alternant avec Siegfried Kessler- dans « The Connection ». Il avait lui aussi ce sens de la poésie et cette expression intime qui frappaient d'entrée de jeu. Cette sensibilité s'exprimait sans entraves en solo. Publiés à l'occasion du dixième anniversaire de sa disparition, ces inédits enregistrés dans un club (aujourd'hui disparu) des Halles, le Petit Opportun, viennent rappeler la fragilité intérieure d'un pianiste rare. On y retrouve les éternels standards « Round Midnight » et « Autumn Leaves.
Eric Le Lann. I Remember Chet. (Bee Jazz/ Abeille Musique Distribution).Mars 2013.
Jeune trompettiste, Eric Le Lann va rencontrer Chet Baker notamment au Petit Opportun. « Il avait quelque chose de vraiment touchant, comme l'était sa musique, un mélange de vulnérabilité et de force ». Aujourd'hui, 25 ans après le décès (dans des circonstances mystérieuses à Amsterdam) de Chet, Eric Le Lann lui rend hommage avec pudeur. En formation réduite (un guitariste, Nelson Veras et un bassiste, Gildas Boclé), le trompettiste reprend quelques-uns des titres qui ont assuré la gloire de Chet « I'm a fool to want you », « Summertime », ou encore « The touch of your lips ».

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Commentaire 1
à écrit le 26/03/2013 à 0:03
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chapô les anciens qui tiennent le haut du pavé sur la scène du jazz... et continuent de faire tonner cette musique de l'improvisation, de la révolte et de l'intime. trois albums à conseiller à qui veut approcher l'esprit éternel du jazz... et non pas...

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