L'optimisme est toujours de mise ce jeudi à Wall Street. Et encore plus après les conclusions du sommet du G20. Les principaux dirigeants mondiaux se sont mis d'accord pour octroyer 1.100 milliards de dollars supplémentaires au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, afin notamment de favoriser le commerce mondiale et de venir en aide aux pays en difficulté. Reste à savoir si cette tendance haussière résistera aux chiffres officiels du marché de l'emploi pour le mois de mars, publiés ce vendredi par le département du Travail et qui s'annoncent une nouvelle fois particulièrement mauvais.

Le Dow Jones a repassé la barre des 8.000 points en séance, barre qu'il n'a plus franchie depuis début février. Il grimpe ainsi 2,79% à 7.978 points, le Nasdaq progresse de 3,29% à 1.603 points et le S&P 500 prend 2,87% à 834 points.

Sur le front des statistiques, les demandes hebdomadaires d'allocation de chômage ont touché leur plus haut niveau depuis octobre 1982. 669.000 dossiers ont ainsi été déposés la semaine dernière, contre 650.000 anticipés par les économistes. Le chiffre de la semaine précédente a par ailleurs été revu à la hausse, à 657.000 demandes au lieu des 650.000 initialement comptabilisées. Le nombre de chômeurs indemnisés a pour sa part touché un nouveau plus haut historique à 5,728 millions.

Après le rebond des promesses de ventes de logement et la progression de l'indice ISM manufacturier mercredi, c'est au tour des commandes à l'industrie de renforcer l'idée, entretenue par les chiffres encourageants de ces dernières semaines, que le plus gros de la crise économique est passé. Elles ont en effet rebondi de 1,8% en février par rapport à janvier, mettant ainsi fin à six mois consécutifs de baisse. Les économistes n'attendaient qu'une hausse de 1,5%.

Du côté des valeurs, General Motors grimpe de 8,29% à 2,09 dollars. L'action du premier constructeur automobile américaine se reprend donc après avoir perdu près de 50% de sa valeur depuis le début de la semaine. Elle profite ce jeudi de la publication des chiffres de ventes du mois de mars aux Etats-Unis, en chute de 45% mais supérieures aux attentes. Les analystes avaient en effet anticipé un repli de 48%. De son côté, Ford gagne 6,20% à 2,91 dollars. Ses ventes ont reculé de 41% en mars, contre une baisse de 45% escomptée par les marchés.

Le secteur bancaire poursuit son rattrapage après les déclarations rassurantes du directeur général de Bank of America. Kenneth Lewis a indiqué que la première banque américaine n'avait aucune raison de lever de nouveaux capitaux, assurant disposer d'un "énorme" matelas de capital en cas de besoin. L'action progresse de 2,27% à 7,21 dollars. Dans son sillage, Citigroup prend 2,24% à 2,74 dollars, JPMorgan s'adjuge 0,25 à 28,16 dollars et Wells Fargo s'adjuge 5,87% à 15,33dollars. La banque d'affaires Goldman Sachs gagne 3,56% à 114,22 dollars Morgan Stanley cède 2,61% à 23,11 dollars, alors que Credit Suisse a relevé sa recommandation sur les titres.

Les compagnies pétrolières participent également à la hausse, profitant du très fort rebond des cours du pétrole, qui ont pris plus de 4 dollars, repassant au-dessus de la barre des 50 dollars. Exxon Mobil prend ainsi 1,47% à 70,25 dollars, Chevron progresse de 2,94% à 70,31 dollars et ConocoPhillips s'adjuge 4,15 à 41,45 dollars.

Dow Chemical s'envole de 12,83% à 9,94 dollars. Le groupe chimique américain a annoncé mercredi soir avoir finalisé le rachat de son concurrent Rohm & Haas, pour 18 milliards de dollars. Il a par ailleurs indiqué de Motron International au groupe de chimie et d'engrais allemand K+S pour un montant de 1,675 milliard de dollars. Cette vente est la première de plusieurs cessions d'actifs de Rohm & Haas qui doivent permettre à Dow Chemical de reconstituer sa trésorerie

Monsanto cède 0,40% à 81,41 dollars. Le producteur américain de semences génétiquement modifiées a dépassé les attentes au titre de son deuxième trimestre. Son bénéfice net s'est élevé à 1,09 milliard de dollars, en baisse de 3,3% par rapport à l'année précédente. Par action, il ressort à 2,16 dollars hors éléments exceptionnels, contre 2,07 dollars escomptés par les investisseurs. Le groupe a par ailleurs confirmé ses objectifs pour l'ensemble de son exercice, à savoir un bénéfice par action (BPA) compris entre 4,40 et 4,50 dollars. Les marchés sont plus optimistes et tablent toujours sur 4,69 dollars.

Boeing s'adjuge 4,97% à 37,20 dollars. L'avionneur américain a livré 121 appareils au premier trimestre, soit six de plus que l'an passé à la même période. Sur l'ensemble de l'année, il espère entre 480 et 485 livraisons (moment auquel Boeing est payé par les compagnies aériennes clientes). En 2008, il n'avait pu remettre que 357 appareils, notamment en raison de la grève de deux mois de ses 27.000 ouvriers mécaniciens à l'automne, qui avait conduit à la fermeture de plusieurs usines.

Enfin, Continental Airlines décolle 12,68% à 10,40 dollars. La quatrième compagnie aérienne américaine a fait état d'une baisse de 9,7% de son trafic en mars en raison de la conjoncture économique qui handicape fortement l'ensemble du domaine aérien. Ses concurrentes sont également dans le vert. Delta, la première compagnie mondiale depuis le rachat de Northwest, s'adjuge 9,14% à 6,45 dollars, American grimpe de 4,15% à 3,51 dollars et United progresse de 8,64% à 5,28 dollars.