Wall Street recule avant les résultats des "stress tests"

Les places américaines ont reculé jeudi, dans l'attente des résultats des tests de résistance des banques. Les valeurs technologiques ont pesé sur la tendance. Le Dow Jones cède ainsi 1,20% à 8.410 points, le Nasdaq recule de 2,44% à 1.716 points et le S&P 500 perd 1,32% à 907 points.

Wall Street est repartie à la baisse jeudi, alors que les résultats de "stress tests" seront publiés après la clôture et à la veille de la publication des chiffres officiels de l'emploi américain. La prudence est de mise chez les investisseurs, après un mois d'avril prolifique qui a vu le S&P 500 grimper de 9,5%, sa meilleure performance depuis mars 2000. Les valeurs bancaires ont mis fin à leur très fort rebond, alors que les technologiques ont encore pesé sur la tendance en raison de plusieurs dégradations de recommandations.

Le Dow Jones cède ainsi 1,20% à 8.410 points, le Nasdaq recule de 2,44% à 1.716 points et le S&P 500 perd 1,32% à 907 points.

Sur le front des statistiques, les demandes hebdomadaires d'allocation de chômage ont chuté la semaine dernière, avec 601.000 dossiers déposés. Les économistes avaient anticipé 635.000 demandes. En moyenne sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif d'une tendance, le nombre de nouvelles inscriptions au chômage apparaît en baisse pour la quatrième semaine de suite, à 623.500. De quoi alimenter quelques lueurs d'espoirs, au lendemain de la publication d'une contraction bien moins importante que prévu de l'emploi dans le secteur privé. Et à veille de la publication des chiffres officiels du département du Travail.

Par ailleurs, les crédits à la consommation ont vu leur chute s'intensifier en mars, avec un encours en recul de 5,2% en rythme annuel par rapport à février. Il faut remonter à la précédente récession américaine et au mois de décembre 1990 pour trouver trace d'une chute plus forte (-8,1%). En valeur, l'encours des crédits à la consommation a chuté de 11,1 milliards de dollars en mars par rapport à février, ce qui est un record dans les annales, qui remontent à 1943. Les analystes s'attendaient à un recul, mais bien moindre, de 4,0 milliards de dollars.

Du côté des valeurs, les bancaires sont diversement orientées, avant la publication à la clôture des résultats des tests de résistance ("stress tests"), effectués ces dernières semaines pour évaluer la capacité de dix-neuf grands établissement financiers américains (dont certains ont opté pour le statut de banque à l'automne pour bénéficier des aides de l'Etat) à faire face à la dégradation de l'économie. Au moins la moitié d'entre elles pourraient être enjointes par les autorités à lever des capitaux.

Parmi elles, Bank of America (+7,01% à 13,58 dollars) aurait besoin de lancer une augmentation de capital de 34 milliards de dollars, après avoir déjà reçu un prêt de 45 milliards de dollars de la part des autorités américaines, notamment pour lui permettre de digérer l'acquisition de la banque d'investissement Merrill Lynch. Wells Fargo (-6,71% à 25,04 dollars) est également concernée. La banque de San Francisco, devenue la quatrième du pays après le rachat de sa concurrente Wachovia, aurait de son côté besoin de 15 milliards de dollars. Citigroup (-1,30% à 3,81 dollars), renflouée elle aussi à hauteur de 45 milliards de dollars par l'Etat, pourrait avoir à lever 5 milliards de dollars.

En revanche, JPMorgan Chase (-5,32% à 35,24 dollars), Goldman Sachs, Morgan Stanley , MetLife, Bank of New York Mellon et American Express n'auraient pas besoin de capitaux supplémentaires. Aucune information n'a filtré sur les conclusions des "stress tests" des neuf autres établissements. Mais certains d'entre eux devraient avoir à lever des fonds, notamment les grandes banques régionales PNC Financial, SunTrust, KeyCorp et Regions Financial.

Toujours sur le secteur financier, American International Group reste dans le vert, gagnant encore 5,98% à 1,95 dollar. L'ancien premier assureur mondial devrait faire état ce jeudi d'une nouvelle perte trimestrielle. Elle devrait s'élever à 5 milliards de dollars, nettement inférieure à celle enregistrée au quatrième trimestre 2008, qui avait atteint un niveau record de 61,7 milliards de dollars. En outre, l'assureur ne devrait pas faire appel à une nouvelle aide de l'Etat, alors qu'il a déjà été renfloué par les autorités à hauteur de 180 milliards de dollars.

Et Prudential Financial progresse de 20,52% à 42,87 dollars. Le deuxième groupe américain d'assurance-vie a perdu 5 millions de dollars au premier trimestre, contre un bénéfice de 68 millions de dollars l'an passé. Hors exceptionnels, le bénéfice opérationnel ressort à 1,05 dollar par action, là où les analystes avaient anticipé 78 cents. L'assureur a en revanche abaissé ses prévisions pour l'ensemble de l'année, ne tablant plus que sur un bénéfice opérationnel compris entre 4,80 et 5,20 dollars par action, contre une précédente fourchette allant de 5,25 à 5,65 dollars.

Du côté des résultats, General Motors a publié ce jeudi une perte de 6 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année. Le premier constructeur automobile américain, ancien numéro un mondial, a cependant fait mieux que redouté par les marchés. Son déficit s'élève en effet à 9,66 dollars par action, contre 11,05 dollars escomptés par les analystes. Le chiffre d'affaires a plongé de 47% sur la période, à 22,4 milliards de dollars, pénalisé notamment par l'effondrement du marché automobile américain. En grande difficulté financière, le géant de Detroit doit présenter avant la fin du mois une nouvelle version de son plan de restructuration afin de convaincre les autorités américaines de lui accorder de nouveaux prêts. GM a déjà reçu 15,4 milliards de dollars de fonds publics. L'action cède 3,61% à 1,60 dollar.

Wal-Mart gagne 0,77% à 49,89 dollars. Le premier distributeur mondial a enregistré une hausse de 5% de ses ventes en avril aux Etats-Unis, hors carburants et à nombre de magasins comparables. Le groupe a notamment profité d'une base de comparaison favorable par rapport à avril 2007, en raison du décalage sur ce mois des fêtes de Pâques. Les analystes ne tablaient que sur une progression de 2,9%. Wal-Mart a précisé que ses ventes mondiales consolidées pour le premier trimestre devraient s'établir aux alentours de 93 milliards de dollars. Le groupe publiera ses résultats trimestriels la semaine prochaine.

News Corp est stable à 9,45 dollars. Le groupe de médias de Rupert Murdoch a enregistré un profit de 2,7 milliards de dollars au titre de son troisième trimestre, grâce à des plus-values exceptionnelles qui ont compensé l'érosion de la rentabilité de ses opérations. Sans ces plus-values, le bénéfice s'établit à 16 cents par action, conforme aux attentes des marchés. Les revenus sont en revanche inférieurs au consensus, à 7,37 milliards de dollars contre 7,66 milliards escomptés.

Du côté des baisses, Cisco cède 3,37% à 18,95 dollars. L'équipementier américain en télécoms a vu son bénéfice net reculer de 24% sur la période, à 1,35 milliard de dollars contre 1,77 milliard l'an passé à la même époque. Mais cette performance est supérieure aux attentes des analystes. Le bénéfice par action (BPA) ressort en effet à 30 cents, une fois les éléments exceptionnels exclus. C'est 5 cents de mieux que le consensus des marchés. Le chiffre d'affaires est en ligne avec les attentes, à 8,16 milliards de dollars. Il a reculé de 17% sur un an après s'être élevé à 9,8 milliards de dollars l'an passé. En outre, Cisco s'est dit en progrès quant à son objectif d'économiser d'un milliard de dollars d'ici au mois de juillet.

DuPont abandonne 2,96% à 27,91 dollars. Le chimiste a indiqué ce jeudi que l'intensification de sa restructuration annoncée le mois dernier se traduirait par la suppression de 2.000 emplois supplémentaires, s'ajoutant à une première vague de 2.500 licenciements annoncée en décembre. Le groupe avait expliqué en avril qu'il souhaitait porter son effort de réduction des coûts cette année de 730 millions à 1 milliard de dollars. Au premier trimestre, Dupont avait vu chuter son bénéfice net de près de 60%, avec un chiffre d'affaires en net recul de 17%.

Enfin, Warner Music plonge de 11,01% à 4,85 dollars. La troisième maison de disques mondiale a accusé une perte de 68 millions de dollars au titre du deuxième trimestre de son exercice décalé 2008-09. Hors exceptionnels, ce déficit atteint 23 cents par action, soit deux cents de moins que les attentes des investisseurs. Le chiffres d'affaires a chuté de 17%, à 668 millions de dollars. Une performance largement inférieur au consensus de 730 millions de dollars.

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