Les obligations convertibles font recette

Depuis début juin, cinq sociétés ont déjà levé l'équivalent de 25 % de l'ensemble des émissions réalisées en 2009.

Publicis, Nexans, ? En à peine plus de quinze jours, cinq groupes ont, d'après la Société Générale, levé près de 2 milliards d'euros sur le marché des obligations convertibles (OC). Soit près d'un quart des opérations réalisées depuis le début de l'année. Selon "Le Journal des finances", Air France-KLM se préparerait également à utiliser cette fenêtre de tir pour récolter des capitaux. Tout comme Maurel & Prom, apprend-on de source de marché, qui aurait demandé une autorisation d'émettre des OC. Anglo American (1.440 milliards d'euros) et ArcelorMittal (1.850 milliards d'euros) sont les seules à avoir franchi le cap du milliard d'euros récolté en 2009.

L'accélération du rythme des émissions d'OC n'est pas le fruit du hasard. "Les investisseurs peuvent bénéficier de taux attrayants de 3 % à 5 % pour la catégorie ?investment grade?, et de la faible valorisation des marchés actions", glisse Skander Chabbi, gérant obligataire chez DWS. Car c'est bien là tout l'intérêt du produit. D'un côté, l'émetteur se refinance à moindre coût financier tout en minimisant le risque d'une trop grande dilution future. De l'autre, les investisseurs peuvent jouer la reprise des indices boursiers tout en se couvrant à hauteur du coupon, qui se détache chaque année de l'obligation. Le tout dans un contexte de volatilité bien supérieure à une moyenne historique de 20 %. Le potentiel de hausse théorique des marchés actions restant élevé au vu des plus-hauts atteints, les primes d'émissions oscillent entre 25 % et 40 %. Et cela pour une maturité moyenne légèrement supérieure à cinq ans. "La demande est alimentée par des arbitragistes et par des fonds directionnels", constate un banquier.

Selon Skander Chabbi, "la configuration du marché a changé. On est passé du stade d'opportunité d'investissement nourrie par des valorisations à la casse à celui de classe d'actifs susceptibles de jouer un rôle d'amortisseur en cas de rechute des indices boursiers". Et d'ajouter: "Les nouvelles obligations ne sont plus subordonnées ou logées dans des véhicules d'investissements complexes". Le spécialiste observe qu'"une grande partie des émissions sert au refinancement d'obligations existantes. C'est le cas pour Air France-KLM, Publicis, Nexans, Infineon". Généralement, leur profil est plutôt cyclique. Mais certains d'entre eux commenceraient presque à abuser de cette manne. "Les émetteurs se montrent de plus en plus gourmands lorsqu'il s'agit de déterminer les conditions de leurs nouvelles émissions. Les opérations restent attractives mais la valeur théorique des obligations convertibles se rapproche de leur prix d'émission", confie Skander Chabbi. 


 

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