La Bourse de Paris évite les excès avant les fêtes

Après avoir bien entamé la semaine, le marché a ensuite limité les prises de risques. Le CAC 40 affiche ainsi une légère baisse hebdomadaire de 0,24%.

La semaine a été singulière à la Bourse de Paris. Le marché a d'abord signé un petit rally, enchaînant cinq séances consécutives de hausse, qui a amené le CAC 40 à franchir le seuil des 3.840 points (3.875 points mercredi). Mais à l'approche de la fin d'année, les investisseurs n'ont finalement pas voulu prendre trop de risques après un bon crû 2009 pour le portefeuille boursier.

Du coup, le marché a marqué le pas lors des séances de jeudi et vendredi, cette dernière marquant en outre l'arrivée à échéance de contrats à terme en Europe et aux Etats-Unis ("quatre sorcières"). Au final, sur la semaine, le CAC 40 termine en légère baisse de 0,24%.

Sur le front macroéconomique, la semaine a commencé avec un soulagement du côté de Dubaï. Le voisin Abou Dhabi a décidé de prêter 10 milliards de dollars à l'émirat, qui vont servir essentiellement à financer le conglomérat Dubaï World et sa filiale immobilière Nakheel.

La finance dans la tourmente

Mais les regards étaient surtout tournés cette semaine du côté de la Fed. La réserve fédérale américaine a décidé mercredi sans grande surprise de maintenir ses taux inchangés et a confirmé une politique de taux bas "pour une période prolongée". Une information de nature à soulager les marchés qui s'inquiétaient du retour de l'inflation mais qui n'a pas eu l'effet escompté.

Par ailleurs, si l'activité et l'immobilier confirment leur reprise outre-atlantique, l'emploi continue cependant d'inquiéter avec la publication d'inscriptions hebdomadaires au chômage en hausse pour la deuxième semaine d'affiliée alors que les analystes les attendaient en baisse.

Côté valeurs, c'est sans aucun doute le secteur financier qui a animé les marchés. Le compartiment a d'abord profité d'informations mercredi sur un délai proposé par le Comité de Bâle pour que les banques s'adaptent à des règles plus strictes en matière de solidité financière. Mais dès le lendemain, les autorités financières internationales ont confirmé ces nouvelles règles sans évoquer de "délai de grâce".

Du coup, les valeurs bancaires ont replongé : Crédit Agricole chute sur la semaine de 9,72%, signant le plus fort repli hebdomadaire du CAC 40 et même de l'ensemble du SRD. Dans une note, les analystes de Credit Suisse estiment que les nouvelles normes seront plus pénalisantes pour le groupe. Par ailleurs, la valeur souffre des craintes sur son exposition à la dette de la Grèce, où la banque est présente par le biais de sa filiale Emporiki.

Dexia chute également de 9,12% sur les cinq dernières séances, Natixis recule de 6,33% et Société Générale de 4,3%. En revanche, BNP Paribas résiste et affiche une progression de 0,26%. La banque a annoncé le rachat de la société de services financiers, Arlis, au groupe Lagardère ainsi qu'un placement obligataire d'un milliard de dollars à trois ans.

Le pétrole se reprend, l'euro plonge

Dans le secteur de la finance, Axa s'est aussi distingué (+2,3%). L'assureur a annoncé lundi le relèvement de son offre, conjointe avec AMP, sur sa filiale Axa Asia Pacific Holding (activités en Australie et Nouvelle-Zélande) à 7,9 milliards d'euros. Mais la proposition a fait l'objet jeudi d'une contre-offre surprise de National Australia Bank à hauteur de 8,3 milliards d'euros et a donc été rejetée. Reste à savoir désormais si Axa va délaisser son partenaire AMP pour se joindre à l'offre de la banque australienne.

Les valeurs pétrolières ont surperformé cette semaine dans le sillage du rebond du pétrole passé de 69 dollars lundi à plus de 73 dollars vendredi. Le secteur a aussi profité d'une méga-opération aux Etats-Unis : le numéro un mondial des groupes pétroliers Exxon Mobil a racheté son compatriote XTO Energy, spécialisé dans la production de gaz naturel, pour 41 milliards de dollars dette comprise. Vallourec signe ainsi la plus forte hausse du CAC 40 sur la semaine (+7,97%). Technip gagne aussi 3,93% mais Total n'en profite pas (-1,17%).

La semaine a été folle aussi pour l'euro. La monnaie européenne a subi les assauts du dollar tout en étant pénalisé par les inquiétudes sur la dette de la Grèce et l'éventuelle aide que pourrait apporter la banque centrale européenne (BCE). Vendredi, la monnaie européenne s'échangeait à moins de 1,43 dollar, ses plus bas niveaux depuis début septembre. EADS, dont le cours est très sensible à l'évolution de la devise européenne, en a profité. La valeur figure parmi les plus fortes hausses du CAC 40 sur la semaine avec un gain de 5,22%.

STMicroelectronics progresse pour sa part de 3,79% sur les cinq dernières séances. La valeur a bénéficié d'une note favorable de Chevreux et d'un contexte positif sur le secteur des semi-conducteurs. Jeudi, le cabinet Gartner a relevé ses prévisions pour le marché en 2009 même s'il table sur une baisse de 11,4%.

Arcelormittal a aussi eu les faveurs du marché (+4,45%). Le numéro un mondial de l'acier a confirmé de nouvelles réductions de capacités en 2010 tout en recevant un avis positif de l'analyste UBS.

Essilor a pour sa part annoncé jeudi le rachat de l'américain FGX International pour 565 millions de dollars. Le titre progresse sur la semaine de 1,91%.

Safran et Zodiac se distinguent

Altran signe la plus forte progression hebdomadaire du SRD (+15,13%). La société de conseil en technologies a annoncé jeudi soir que son nouveau plan de départs volontaires, avec un objectif de 500 départs, a été approuvé par tous les comités d'entreprise. Le premier plan présenté par le groupe avait été annulé par la justice.

Valeo a fait plaisir en revoyant à la hausse son objectif de chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre. Le marché a applaudi : l'action s'envole de 10,9%.

De son côté, Safran (+3,86%) a été dopé par l'obtention d'un possible contrat en Chine aux côtés de General Electric pour équiper l'avion C919 construit par la société Comac et destiné à concurrencer l'Airbus A320 et le Boeing B737.

La semaine a aussi été favorable pour le concurrent Zodiac (+5,7%). L'équipementier aéronautique a annoncé une baisse de 15% de son chiffre d'affaires pour le premier trimestre 2009-2010, tout en confirmant ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice.

Iliad progresse sur la semaine de 3,38%. L'Arcep, le gendarme des télécoms, a choisi la maison mère du fournisseur d'accès internet Free pour la quatrième licence de téléphonie mobile.

Scission des activités actée pour Accor

A l'inverse, Club Méditerranée a été sanctionné et plonge sur la semaine de 9,05%. Bernard Tapie a jeté l'éponge pour une prise de contrôle du groupe de tourisme. L'homme d'affaires, qui détenait au moins 1% du capital, a indiqué avoir vendu toutes ses actions. Selon lui, aucun analyste ne croit à la viabilité du modèle économique du Club Med.

Enfin, la semaine a été cruciale aussi pour Accor mais non bénéfique. L'action affiche un repli de 1,52% sur les cinq dernières séances. Le conseil d'administration a approuvé mercredi soir le projet de scission des activités d'hôtellerie et celles de services. Le projet est soutenu par les principaux actionnaires, Colony Capital et Eurazeo mais n'a pas convaincu le Fonds stratégique d'investissement (FSI) qui détient 7,5% du capital.

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