La Bourse de Paris n'a regagné que 1% sur la semaine

Les marchés n'ont été qu'en partie rassurés par le soutien promis à la Grèce, et restent dans l'attente de précisions sur les modalités de cette aide. La semaine a été symbolique du retour du risque politique sur les places financières.

Un seul mot pourrait encore résumer cette semaine boursière : la Grèce. Les négociations autour d'une aide des pays européens à leur voisin en difficultés ont de nouveau été au centre de l'attention, après les fortes inquiétudes nées la semaine précédente.

La confirmation d'un soutien aux finances publiques grecques lors du sommet européen de jeudi a permis de ne rassurer qu'en partie les marchés. Après avoir chuté de 4,7% la semaine dernière, le CAC 40 n'affiche ainsi qu'une petite hausse hebdomadaire de 0,99%. Les incertitudes planent encore, notamment sur les modalités de ce soutien des pays de la zone euro qui devraient être dévoilées la semaine prochaine. La Grèce risque donc d'être encore au c?ur des arbitrages des investisseurs dans les prochains jours.

Plus généralement, cette semaine a marqué le retour du risque politique sur les marchés. Lors d'un "tchat" organisé jeudi sur latribune.fr, Fabrice Revol, président et gérant de Beaubourg Capital Management notait ainsi que "le problème de la dette souveraine va accélérer la reprise en mains de l'économie par les politiques -on le voit déjà avec Obama et les banques- et forcément il y aura des mesures qui ne vont pas plaire."

Même son de cloche pour Frédéric Buzaré, responsable de la Gestion Actions chez Dexia AM, qui relève dans une note que "la confiance des investisseurs à l'égard des marchés financiers peut être mise à mal par l'incertitude politique dont l'origine est triple : l'incertitude financière entourant la réforme de la réglementation du secteur financier; l'incertitude vis-à-vis de la politique de crédit de la Chine; et l'incertitude persistante concernant la politique européenne à l'égard de la Grèce". "Ces craintes des investisseurs prennent le pas sur le caractère favorable de l'environnement macroéconomique et microéconomique", ajoute l'analyste.

L'automobile inquiète

Or, l'environnement microéconomique a été justement très présent cette semaine avec la publication de nombreux résultats d'entreprises sur la place parisienne. La progression du CAC 40 a notamment été soutenue par la belle performance de Total (+3,7% de hausse hebdomadaire). Le groupe pétrolier a rassuré les investisseurs en publiant des résultats 2009 meilleurs qu'attendus.

Avec un bénéfice net de 7,8 milliards d'euros, le groupe pétrolier se fait toutefois détrôner par Sanofi-Aventis, autre poids lourds du CAC 40 (+2,6% sur la semaine) qui a annoncé un résultat net de 8,5 milliards d'euros.

EDF (+3,8%) a aussi séduit avec des performances supérieures aux attentes l'année dernière, tandis que sa filiale EDF Energies Nouvelles signe une des plus forte progression des valeurs du SRD cette semaine (+8%) grâce à des résultats annuels meilleurs que prévu.

Danone (+4% sur la semaine) a également convaincu le marché avec la publication de ses comptes 2009. Dans son ensemble, le secteur défensif a été très entouré : Essilor (+5,3%), L'Oréal (+4,8%) et Air Liquide (+4%) complètent le quatuor gagnant de la semaine.

A l'inverse, le secteur automobile aura vécu une semaine boursière catastrophique alors que Faurecia, Peugeot, Renault et Michelin publiaient tour à tour leurs résultats annuels. Sans surprise, les performances pour 2009 ont été marquées par la crise avec une perte nette de plus de trois milliards d'euros pour Renault contre 1,2 milliard pour Peugeot. Mais le marché s'inquiète surtout des perspectives très prudentes affichées par l'ensemble des acteurs du secteur automobile. Les ventes en Europe sont attendues en baisse de 10% cette année. Du coup, le compartiment affichent de très forts replis hebdomadaires : Peugeot s'effondre de 12,4%, Renault de 8% et Michelin de 5,7%. Sur le SBF 120, Faurecia décroche de 15,5% et Valeo de 9,3%.

Altran et Air France-KLM à la peine

Pour sa part, Alcatel-Lucent plonge de 15,3% sur les cinq dernières séances (dont 11% rien que sur la séance de jeudi), soit la plus forte baisse hebdomadaire du CAC 40. Le marché a sanctionné lourdement l'avertissement sur la marge pour 2010. L'équipementier télécom, qui a enregistré une nouvelle perte nette et opérationnelle en 2009, a abaissé son objectif de marge dans une fourchette comprise entre 1% à 5%, contre une prévision précédente de 5%.

Unibail-Rodamco (-7,1%) n'a pas plus convaincu le marché. La foncière a publié des performances pour 2009 globalement conformes aux attentes mais les investisseurs ont sanctionné la prudence affichée pour 2010.

ArcelorMittal parvient de son côté à limiter ses pertes sur la semaine à 1,1% après la publication de ses résultats annuels. Les performances pour le seul quatrième trimestre sont ressorties inférieures aux attentes et les perspectives pour le premier trimestre, très prudentes, ont déçu.

Suspendu aux négociations sur une aide à la Grèce, le compartiment financier signe une semaine mitigée. Dexia recule de 2,5% après avoir pourtant bien démarré la semaine en rassurant sur les cessions d'actifs imposées par Bruxelles. Le marché redoutait un démantèlement de la banque qui va finalement céder pour 35% de son bilan d'ici 2014. De leur côté, BNP Paribas progresse de 1%, Société Générale de 1,6% et Crédit Agricole de 0,2%.

Hors CAC 40, Altran affiche le plus fort repli des valeurs du SRD sur la semaine, en plongeant de 18,9%. Le groupe de conseils en technologies a publié une chute de plus de 16% de ses ventes sur le seul quatrième trimestre 2009, une performance décevante pour le marché.

Semaine difficile également pour Air France-KLM, dont l'action a décroché de 13,8% sur les cinq dernières séances (dont -11% sur la seule journée de jeudi). La compagnie aérienne a désagréablement surpris les analystes avec des prévisions très pessimistes. Le transporteur a publié une perte nette plus forte que prévu de 295 millions d'euros au troisième trimestre 2009-2010 et s'attend encore à une perte sévère pour le trimestre en cours alors que le marché espérait une amélioration.

Premiers pas en Bourse de Medica

A l'inverse, Nyse Euronext a rassuré et bondit de 8,3% sur la semaine. Il s'agit de la meilleure performance des valeurs du SRD. Le marché a salué le redressement des comptes du groupe boursier au quatrième trimestre 2009.

De son côté, Havas continue d'afficher un parcours boursier intéressant avec encore une progression hebdomadaire de 5,5%, ce qui porte sa progression à plus de 11% depuis le début de l'année (quand le SBF 120 recule de 7,7%). Le groupe publicitaire a annoncé mardi soir une baisse moins marquée que prévu de ses revenus au quatrième trimestre.

Enfin, Medica a fait une entrée plutôt réussie en Bourse. Pour sa première journée de cotation mercredi, l'action du groupe de maisons de retraites s'est envolée de 8% et affiche sur ses trois premières séances un léger repli de 0,28%. La société avait été introduite en Bourse à 13 euros par action pour une capitalisation boursière de 623 millions d'euros.

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