Retour sur les 4.000 points pour le CAC 40

Au terme d'une semaine dominée par la question grecque, le CAC 40 a repris de la hauteur avec en ligne de mire le seuil symbolique des 4.000 points franchi jeudi. L'indice affiche une progression hebdomadaire de 1,6%.

La semaine boursière a de nouveau été centrée sur la question de la Grèce, mais avec cette fois une bonne nouvelle puisqu'un accord européen sur une aide a enfin été trouvé. Ce catalyseur a permis de sortir les investisseurs de leur léthargie et au CAC 40 de recoller avec le seuil symbolique des 4.000 points.

L'indice phare de la Bourse de Paris affiche ainsi une progression hebdomadaire de 1,62% pour terminer la semaine à 3.988,93 points, après avoir franchi les 4.000 points lors de la séance de jeudi.

La semaine avait déjà débuté sur une note positive avec l'adoption durant le week-end du projet de réforme de l'assurance-maladie de Barack Obama. Toutefois, les incertitudes autour du dossier grec continuaient de peser, et ce d'autant plus que le Portugal est venu s'ajouter aux craintes sur les dettes souveraines en zone euro, l'agence de notation Fitch ayant abaissé sa note sur le pays.

L'annonce d'un accord jeudi soir des membres de la zone euro sur un sauvetage de la Grèce a donc été bien accueillie par les marchés, fatigués par des semaines d'atermoiements. Le mécanisme d'aide agréé est un dispositif de prêts - alimenté majoritairement par les pays de la zone euro ainsi que par le FMI - que la Grèce pourra utiliser "en dernier recours" si elle ne parvenait plus à emprunter à des taux raisonnables sur les marchés pour financer ses déficits.

Risque politique et euro faible

On le voit, le risque politique a donc encore été prépondérant dans l'esprit des investisseurs alors que dans le même temps les statistiques macroéconomiques continuent pour leur part délivrer un flot de nouvelles positives. Jeudi, la baisse plus forte que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis a notamment rassuré.

La question grecque réglée, les opérateurs vont-il alors faire plus attention à cette dynamique haussière, alimentée également par le retour des fusions-acquisitions ? Pas si sûr. "La bataille actuelle, longuement décrite, entre dynamique bénéficiaire positive et risque politique va perdurer pendant un certain temps, avec un marché évoluant au sein d'une fourchette de niveaux, et avec une période prolongée de volatilité et d'absence de tendance claire sur les marchés des actions", estime Frédéric Buzaré, responsable de la Gestion Actions chez Dexia AM.

Sur le front des valeurs, les pressions sur l'euro liées au règlement du dossier des finances grecques ont profité aux valeurs "dollar" et en premier lieu à STMicroelectronics. Le titre du fabricant de semi-conducteurs signe la meilleure performance du CAC 40 sur la semaine avec un bond de 9,4%. EADS gagne également 3,3% tandis que sur le SBF 120, Zodiac Aerospace avance de 4,6%.

Avec le règlement de la question grecque, le secteur financier a été le principal contributeur à la hausse du marché parisien. Axa grimpe de 4,9%, Société Générale de 4,8%,Crédit Agricole de 4,4% et BNP Paribas de 2,4%.

Les valeurs cycliques industrielles, notamment liées aux matières premières et à l'automobile, ont été entourées. On retiendra le bond de Technip (+8,3%), de Vallourec (+5,7%) et ArcelorMittal (+5,6%). Peugeot et Renault grimpent tous deux de 4,1%. La marque au losange a notamment été porté par son projet de partenariat avec Daimler.

Les valeurs médias à la fête

Hors CAC 40, ce sont les valeurs médias qui ont été recherchées. Havas affiche ainsi la plus forte hausse du SRD sur la semaine avec un bond de 12,6%. Le marché a salué des résultats annuels globalement en ligne avec les attentes et surtout le doublement du dividende au titre de 2009. Les investisseurs ont également plébiscité le titre NRJ Group (+10,1%) alors que la société a renoué avec les bénéfices en 2009.

De son côté, TFI a bondi de 11,5% sur les cinq dernières séances après avoir obtenu le feu vert du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour racheter les chaînes TMC et NT1 au groupe AB.

Côté baisses, le compartiment des matériaux de construction fait grise mine. Lanterne rouge du CAC 40 sur la semaine, Lafarge recule de 2,1%. Saint-Gobain abandonne également 0,6%. Le secteur a souffert de perspectives peu encourageantes pour 2010. A l'image des annonces prudentes du cimentier Cemex, l'analyste Moody's a indiqué s'attendre au mieux à une légère augmentation des résultats dans le secteur cette année.

Semaine difficile également pour le secteur pharmaceutique. Sanofi-Aventis a ainsi été attaqué et termine sur un repli hebdomadaire de 1,5%. La valeur a été affectée par des informations de La Tribune du lundi 22 mars concernant le Multaq, un des produits vedette du groupe. L'autorité française chargée d'évaluer l'intérêt thérapeutique des nouveaux médicaments a rendu un avis "médiocre" sur le médicament, pourtant appelé à être un "blockbuster" (médicament générant plus d'un milliard de dollars de recettes par an).

La semaine sera également définitivement à oublier pour la société biopharmaceutique Transgene qui s'est effondré de 12,4% en seulement cinq séances. Le marché a sanctionné lundi la publication d'une perte nette creusée à 27,3 millions d'euros en 2009 puis l'annonce par la suite d'une importante levée de fonds de 100 à 150 millions d'euros.

Du mouvement au capital d'Ipsen et Legrand

De son côté, Ipsen réalise un des plus forts replis hebdomadaires des valeurs du SRD (-3,6%) alors que le premier actionnaire du laboratoire pharmaceutique, la holding luxembourgeoise Mayroy a réduit sa participation à 68,3% du capital et 81,5% des droits de vote.

Legrand (-3,4% sur la semaine) a également été affecté par des mouvements à son capital. Le fonds KKR a vendu 11,5 millions d'actions Legrand au prix de 23,60 euros, soit 4,4% du capital. Il détient encore 20,6% du capital et 27,5% des droits de vote du groupe.

Eurazeo (-3,2%) n'a pour sa part pas convaincu avec la publication de ses résultats. La société d'investissement, actionnaire notamment du groupe hôtelier et de services Accor et du distributeur Rexel, a creusé sa perte nette en 2009 à 199,3 millions d'euros après une perte de 68 millions un an plus tôt.

Même sanction pour Hermes qui abandonne sur la semaine 2,2%. Le groupe de luxe a annoncé une rentabilité opérationnelle en léger repli et un résultat net stable en 2009, globalement en ligne avec les attentes. Mais les investisseurs ont été déçus par le manque d'objectifs chiffrés. Par ailleurs, la capitalisation boursière importante de la valeur, près de 11 milliards d'euros, favorise les prises de bénéfices.

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Commentaire 1
à écrit le 26/03/2010 à 21:11
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Bonsoir à tous, Ce qui vient d'être signé au niveau européen pour aider la Grèce est du vent. Quel pays va aller s'endetter pour aider son voisin, franchement? Et même peut être pour ne jamais revoir l'argent de son prêt. Ce qui est important dans...

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