Après son coup de folie de jeudi soir (une chute de plus de 9% avant de finir en baisse de 3,2%, en partie dûe à une erreur technique), la Bourse américaine retrouvait un peu de sérénité ce vendredi. En dépit des chutes sur les places européennes, le Dow Jones ne recule que de 0,84% à 10.431 points, le Standard & Poor's de 0,95% à 1.117points et le Nasdaq de 1,48% à 2.285 points.

Le marché ne réagit pas aux bons chiffres mensuels de l'emploi. Selon le département américain du Travail, 290.000 postes ont été créés en avril outre-Atlantique, soit le nombre le plus élevé depuis mars 2006. Il s'agit du quatrième mois consécutif de hausse du nombre d'emplois aux Etats-Unis.Le taux de chômage a en revanche augmenté, passant de 9,7% à 9,9% le mois dernier.

Les chiffres de février ont été révisés pour faire ressortir un gain de 39.000 postes au lieu de 14.000 destructions d'emplois annoncées auparavant. Les créations de postes de mars ont été également révisées à 230.000 au lieu de 162.000. Les économistes attendaient de 170.000 à 200.000 créations d'emplois pour le mois dernier et avaient anticipé un taux de chômage à 9,7%. Les postes créés dans le privé se sont élevés à 231.000, également le chiffre le plus élevé depuis mars 2006.

La bonne tenue du crédit à la consommation aux Etats-Unis ne suffit pas non plus à rassurer Wall Street. Il a pourtant rebondi en mars (+1% en rythme annuel par rapport au mois précédent selon la banque centrale américaine , la Fed). L'encours des crédits à la consommation a progressé de 2 milliards de dollars par rapport à février et atteint 2.451,1 milliards en chiffres corrigés des variations saisonnières.

Rare rescapé de la baisse, le titre AIG gagne 3,37% à 37,99 dollars après l'annonce de très bons résultats. L'assureur américain, nationalisé en septembre 2008 pour éviter la faillite, a enregistré un bénéfice net de 1,45 milliard de dollars au premier trimestre. A la même époque l'année, le groupe avait publié une perte de 4,35 milliards de dollars. Par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice ressort à 1,21 dollar alors que les marchés ne tablaient que sur 48 cents. Le chiffre d'affaires d'AIG atteint 16,3 milliards de dollars sur la période.

A l'inverse, Apple, sous le coup d'une enquête des autorités de la concurrence américaine pour ses pratiques peu ouvertes en matière d'applications, poursuit son érosion et cède 3,89% à 236,59 dollars. Plombé par les inquiétudes sur l'Europe où il réalise une part non négligable de son activité, General Electric recule pour sa part de 2,31% à 16,90 euros. Microsoft perd 2,17% à 28,35 dollars. Berkshire Hathaway, la holding du milliardaire investisseur Warren Buffett, s'érode de 1,27% à 112.064 dollars.