La chute se poursuit à Wall Street. Après six séances consécutives de baisse, les indices new-yorkais ont pourtant tenté un timide rebond à l'ouverture avant de repasser dans le rouge, pénalisés par des mauvais chiffres macro-économiques. Les marchés américains évoluent désormais à leur plus bas niveau depuis début octobre 2008, à la veille d'un week-end prolongé pour cause de fête nationale.

Vers 18h, le Dow Jones perd ainsi 0,82% à 9.653 points, le Nasdaq abandonne 0,70% à 2.087 points et le S&P 500 cède 0,69% à 1.020 points.

Sur le front des statistiques, la première économie mondiale a détruit 125.000 de postes de plus qu'elle en a créés en juin. Cela s'explique principalement de la fin d'une partie des emplois temporaires liés à la campagne de recensement décennal qui a lieu cette année outre-Atlantique, qui avaient gonflé les chiffres du mois de mai. Le secteur privé affiche pour sa part 83.000 créations d'emplois. Le consensus tablait en effet sur 110.000 destructions de postes non-agricoles et sur 83.000 créations d'emplois dans le privé. Malgré tout, le taux de chômage a reculé de manière inattendue en juin. Il s'est replié de 0,2%, à 9,5% de la population active alors que les économistes le voyaient progresser à 9,8%. Il tombe ainsi à son plus bas niveau depuis juillet 2009.

Par ailleurs, les commandes à l'industrie ont reculé pour la première fois en neuf mois. Elles ont baissé de 1,4% en mai, un recul plus marqué que prévu et le plus important depuis mars 2009, les économistes anticipant une baisse de 0,5%. Les commandes de biens d'équipement civils, hors aéronautique, ont en revanche bondi de 3,9%. Ces commandes sont considérées comme un bon indicateur de l'investissement des entreprises.

Du côté des valeurs, AIG progresse de 0,83% à 34,16 dollars. Selon le Wall Street Journal, l'ancien premier assureur mondial envisagerait de vendre deux de ses filiales japonaises, AIG Star Life et AIG Edison Life. Depuis son renflouement massif par l'Etat américain, le groupe s'est engagé dans un vaste processus de cession d'actifs afin de rembourser les aides publiques. Ces deux opérations pourraient rapporter entre quatre et six milliards de dollars, estime le quotidien financier américain. AIG aurait décidé de vendre ses deux entités, que son nouveau directeur général souhaitait conserver, après l'échec du rachat de sa filiale AIA par l'assureur britannique Prudential.

Emerson progresse de 0,69% à 44 dollars. Le groupe américain d'automatisation et services aux entreprises va bien racheter le britannique Chloride pour 1,5 milliards de dollars. Emerson avait relevé son offre initiale mercredi, proposant 15% de plus que le montant proposé par son rival ABB. Celui-ci a renoncé à surenchérir, laissant la voie libre au groupe américain. Chloride a donc annoncé ce vendredi qu'il avait accepté l'offre d'Emerson.

Toujours au chapitre des acquisitions, Google a annoncé jeudi soir le rachat de la société ITA, spécialisée dans les bases de données sur le transport aérien et le tourisme. Cette acquisition assure d'emblée au géant de l'Internet une position de premier plan sur le marché de l'information touristique, ce qui devrait lui permettre de renforcer ses services et de mieux cibler ses utilisateurs. Le montant de l'opération s'élève à 700 millions de dollars. L'action cède 0,07% à 439,19 dollars.

Enfin, le secteur des biotechnologies est porté par des informations de Bloomberg relatant une possible grosse acquisition de Sanofi-Aventis aux Etats-Unis d'au moins 20 milliards de dollars. L'agence cite cinq personnes proches du dossier. Des analystes ont cité les noms d'Allergan et de Biogen parmi les cibles potentielles. Leurs actions en profitent, bondissant respectivement de 11,46% à 64,76 dollars et 7,32% à 50,15 dollars.