L'emploi rechute fortement aux Etats-Unis. En juin, la première économie mondiale a détruit 125.000 de postes de plus qu'elle en a créés, la plus mauvaise performance mensuelle depuis octobre 2009. Cela s'explique principalement par la fin d'une partie des emplois temporaires liés à la campagne de recensement décennal qui a lieu cette année outre-Atlantique, qui avaient gonflé les chiffres du mois de mai. Le secteur privé affiche pour sa part 83.000 créations d'emplois.  

Comme le laissaient penser les chiffres du cabinet en ressources humaines ADP, publiés ce mercredi et ne faisant état que de 13.000 créations d'emplois dans le secteur privé, contre 60.000 escomptés par les économistes, cette performance est plus mauvaise qu'attendue. Le consensus tablait en effet sur 110.000 destructions de postes non-agricoles et sur 83.000 créations d'emplois dans le privé.

Malgré tout, le taux de chômage a reculé de manière inattendue en juin. Il s'est replié de 0,2%, à 9,5% de la population active alors que les économistes le voyaient progresser à 9,8%. Il tombe ainsi à son plus bas niveau depuis juillet 2009. Mais cette baisse s'explique avant tout par le repli de la population active, le département du Travail faisant état de "travailleurs découragés" qui ont stoppé leurs recherches d'emplois, faute de perspectives d'embauches.

En mai, la première économie américaine avait enregistré 433.000 créations nettes de postes (chiffre révisé, 431.000 en estimations initiale). Il s'agissait du plus important solde positif depuis le mois de mars 2000. Mais 95% des emplois créés (soit 411.000) étaient des postes temporaires liés au recensement. Le secteur privé n'avait pour sa part créé que 41.000 postes de plus qu'il en avait détruit en mai.

Par ailleurs, les commandes à l'industrie ont reculé pour la première fois en neuf mois aux Etats-Unis. Elles ont baissé de 1,4% en mai, un recul plus marqué que prévu et le plus important depuis mars 2009, les économistes anticipant une baisse de 0,5%. En avril, ces commandes avaient progressé de 1,0% (révisé de +1,2%).

Hors transports, les commandes affichent une baisse de 0,6%, ce qui constitue leur deuxième baisse consécutive en neuf mois après le repli de 0,7% (révisé de -0,5%) observé en avril. Les commandes de biens d'équipement civils, hors aéronautique, ont en revanche bondi de 3,9% en mai après un recul de 2,8% (révisé de -2,6%) le mois précédent. Ces commandes sont considérées comme un bon indicateur de l'investissement des entreprises.