Le CAC 40 retombe à 3.800 points

Plombé par le secteur bancaire, le CAC 40 s'est effondré de 1,64%, proche du support des 3.800 points. Plus que d'une information du Financial Times concernant de futures taxes européennes, le secteur bancaire, principal artisan de la baisse, a souffert d'un regain de tensions sur la dette souveraine.
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Aux mêmes maux, les mêmes conséquences. Comme en 2010, les craintes sur la dette souveraine ont fait plier la Bourse de Paris. Encore au dessus des 3900 points jeudi dernier, le CAC 40 est venu ce lundi tester le support des 3.800 points. Après avoir touché un plus bas en séance à 3790,96 points, l'indice parisien a fini la journée à 3.802,03 points, soit une baisse de 1,64 %.

Dans le même temps, l'Allemagne se repliait de 1,31 %, Londres de 0,47 %, l'Espagne de 1,29 % et le Portugal de 1,63 %. Seule les indices belge et italien faisaient moins bien que le CAC 40 avec des reculs respectifs de 1,92 % et 2,36 %.

Alors que les pays considérés comme étant les plus à risque de la zone euro doivent frapper cette semaine à la porte du marché obligataire (la Grèce mardi, le Portugal mercredi, l'Espagne et l'Italie jeudi), les valeurs bancaires ont subi le regain des craintes sur la dette souveraine. A l'origine de ce retour, la fébrilité concernant les finances publiques portugaises. Lisbonne doit en effet, ce mercredi, effectuer une émission obligataire d'environ 1 milliard d'euros à échéances 2014 et 2020. Une première échéance très attendue alors que ce pays est un candidat potentiel à la procédure du mécanisme de sauvetage européen. Le Portugal doit en effet émettre en 2011, 20 milliards d'euros pour refinancer sa dette, dont 9,5 milliards entre avril et juin. Une situation d'autant plus diffiicile sachant que les taux portugais à 10 ans évoluent au dessus de 7 %.

Rendus nerveux à la perspective de cette première adjudication à haut risque de l'année 2011, les investisseurs se sont désengagés massivement des valeurs bancaires, premières à souffrir en cas de problèmes de refinancement d'un Etat. Par ailleurs, l'information du Financial Times indiquant que les banques paieraient un lourd tribu à un ensemble de nouveaux impôts pèse également sur le compartiment. Dans un tel contexte, la Société Générale a chuté de 3,79 %, le Crédit Agricole de 2,90 %, la BNP Paribas de 2,86 %.  Egalement valeur financière, Axa plonge de 3,41 %.

En outre, après des chiffres de création d'emplois aux Etats-Unis inférieurs aux attentes et un discours prudent de Ben Bernanke devant le Sénat indiquant qu'il faudra « un temps considérable » pour faire significativement baisser le taux de chômage et le ramener à « un niveau plus normal », les investisseurs ont préfèré rester prudents. Cette prudence est d'autant plus importante que ce soir, Alcoa lance le bal des résultats trimestriels aux Etats-Unis.

Valeurs en baisse

Publicis (-2,83 %) a été pénalisé par plusieurs révisions de recommandation à la baisse. Deutsche Bank est passé d'"acheter" à "conserver" sur la valeur. Morgan Stanley, pour sa part, conseille désormais de "sous-pondérer" l'action (contre "neutre" précédemment).

ArcelorMittal a reculé de 2.39 %. Le français, dont l'offre sur le canadien Baffinland se termine ce soir, a indiqué son intention d'introduire en Bourse sa division acier inoxydable fin janvier ou début février après une assemblée générale extraordinaire le 25 janvier.

Sanofi-Aventis a lâché 1,70 %. Le groupe qui refusait jusqu'à présent de modifier son offre sur Genzyme, a annoncé dimanche l'engagement de discussions avec la biotech américaine, relatives à un certificat de valeur conditionnelle (CVC) qui permettrait de mieux tenir compte de la valeur future de son traitement expérimental Compath.

STMicroélectronics, longtemps seule valeur à la hausse durant la matinée, s'est replié de 1,27 %. Dans un entretien à La Tribune, Didier Lamouche, futur directeur du groupe, indique que la société est une "réussite industrielle de la construction européenne" qui a traversé les dernières crises avec succès.

Valeurs en hausse 

Renault (+0,53 %) a résisté à la tendance baissière. Le constructeur a officialisé son record de ventes en 2010 avec 2,63 millions de véhicules vendus dans le monde soit une progression de 13,7 %. Par ailleurs, la marque au losange a indiqué sa volonté d'accélérer en 2011 le développement de sa présence à l'international.

Seules deux autres valeurs ont fini dans le vert : Technip (+ 0,18 %) et EADS (+ 0,05 %)

Hors CAC

Atari cède 4,70 %. Le groupe a démenti les rumeurs faisant état de possibles cessions d'actifs concernant son portefeuille de licences.

Fimalac prend 0,30 %. Accor a confirmé être en discussions avec la holding Fimalac et le groupe d'hôtels et de casinos Lucien Barrière en vue de la cession de sa participation de 49 % dans le groupe Barrière.

Faurecia (+ 1,16 %) et Valeo (+4,66 %) profitent du relèvement de recommandation de Exane-BNP Paribas qui conseille dorénavant d'"acheter" les titres des deux équipementiers automobiles.

Devise et Pétrole

L'euro est pénalisé par les émissions obligataires de l'Italie, du Portugal et de l'Espagne prévues cette semaine. A la clôture des places européennes, un euro s'échange contre 1,295 dollar.

Sur le marché du pétrole, les cours du baril sont en nette hausse. Le brent de la Mer de Nord progresse de 2,22 % à 95,40 dollars tandis que le WTI prend 1,52 % à 89,37 dollars.

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