Havas plombé par ses résultats et le départ de son DG

Le groupe publicitaire français a annoncé le départ, inattendu, de son directeur général, à l'issue d'une année 2010 dont le résultat net est ressorti en hausse de 20% mais en deçà des attentes. Les annonces n'ont pas été appréciées par les investisseurs.
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Havas a annoncé mardi soir qu'il allait reprendre le chemin des acquisitions à l'issue d'un exercice 2010 marqué par une amélioration de sa marge et un retour à une croissance organique à la faveur du rebond du marché publicitaire. Le groupe a amélioré son bénéfice net, part du groupe, de 20% à 110 millions d'euros l'an passé. Les analystes de leur côté tablaient sur un résultat net de 123 millions en 2010. Sa marge opérationnelle courante passe à 13 % en 2010 contre 12,5% en 2009, tandis que son revenu ressort à 1,55 milliard, à comparer à un consensus de 1,53 milliard d'euros.

A ces résultats décevants, s'est ajouté l'annonce du départ inattendu du directeur général Fernando Rodès après cinq années passées à la tête du groupe. Le marché a sanctionné le titrequi a chuté de 3,65 %

"Nous avons décidé de reprendre la croissance externe", a déclaré Vincent Bolloré , président du sixième groupe publicitaire mondial. Il a également précisé que le groupe se fixait pour objectif d'atteindre un revenu de 2,5 milliards d'euros d'ici trois ans, contre 1,6 milliard en 2010. Havas, dont les capacités totales de financement s'élèvent à 1,76 milliard d'euros, dispose d'une enveloppe de 700 à 75O millions à investir dans des acquisitions, a-t-il précisé. Sans dévoiler de cibles précises, le premier actionnaire de Havas, a souligné qu'il existait "énormément d'opportunités partout", évoquant notamment les médias, les relations publiques et le numérique, un secteur qui représente aujourd'hui 19% du chiffre d'affaires et qu'il veut porter à entre 25% et 30%.

L'homme d'affaires a par ailleurs fait état d'un début d'année en fanfare pour le groupe publicitaire, avec une croissance organique de 7,7% à la fin février, contre 4,9% au quatrième trimestre 2010 et 3,5% sur l'ensemble de l'année 2010. La croissance d'Havas, dernier des grands groupes publicitaires mondiaux à publier ses résultats annuels, tient principalement au dynamisme de l'Amérique du Nord, l'Europe reculant encore de 0,7%. A titre de comparaison, le britannique WPP a enregistré une croissance organique de 5,3% en 2010, Publicis de 8,3% et Omnicom de 6,4%.

Direction réorganisée

Cette nouvelle phase de développement du groupe publicitaire coïncide avec une réorganisation de sa direction générale. Pour des raisons personnelles, Fernando Rodès abandonne ses fonctions de directeur général, poste auquel il est remplacé par David Jones, actuel PDG du réseau Havas Worldwide.

Fernando Rodès est toutefois nommé vice-président, aux côtés de Yannick Bolloré, le fils de Vincent Bolloré, qui dirige le pôle médias du groupe Bolloré , et Stéphane Fouks, coprésident d'Euro RSCG Worldwide. Le catalan restera également associé au développement du groupe en Espagne, au Portugal et en Amérique latine, a précisé Vincent Bolloré, qui a évoqué une possible alliance capitalistique.

 

 

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