La Bourse de Madrid a terminé jeudi sur un rebond de 3,42% à 7.045,7 points, portée par les valeurs bancaires, après une séance noire mercredi qui s'était soldée par la nationalisation partielle de la quatrième banque cotée du pays, Bankia.  L'indice Ibex-35 des valeurs vedettes espagnoles repasse ainsi au-dessus de la barre symbolique des 7.000 points, alors qu'il avait atteint la veille son plus bas niveau depuis 2003.

Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a bondi de 5,99% à 4,92 euros, tandis que BBVA, deuxième banque espagnole, a également pris 5,99% à 5,31 euros, mais Bankia restait dans le rouge, cédant 1,17% à 2,105 euros. La plupart des autres valeurs dans l'indice ont fini dans le vert: le géant énergétique Iberdrola, qui a publié jeudi un bénéfice trimestriel stable grâce à l'international, a gagné 3,34% à 3,529 euros, tandis que Repsol, qui a annoncé des résultats en hausse, s'est envolé de 8,23% à 14,21 euros.

Les investisseurs semblent ainsi avoir reçu positivement l'annonce de la prise de contrôle publique de Bankia, offrant au moins un répit momentané à la Bourse de Madrid qu'ils chahutaient depuis des jours.  Pour les analystes de la maison de courtage Renta4, cette annonce est "positive" car elle "devrait permettre de réduire l'incertitude et la mauvaise performance du titre" de Bankia. L'agence de notation financière Standard & Poor's a toutefois confirmé jeudi qu'elle envisageait d'abaisser la note de Bankia (BBB) très prochainement, en maintenant la perspective négative. "Il existe un degré d'incertitude croissant autour de la solidité financière et de la direction future de Bankia et de BFA", a-t-elle indiqué.

Chez Renta4 comme chez S&P, les analystes attendent cependant de découvrir le plan d'assainissement que devra présenter Bankia rapidement à la Banque d'Espagne. Le gouvernement espagnol a annoncé mercredi qu'il "prendra le contrôle" de Bankia, qui croule sous les actifs immobiliers risqués. L'opération consiste à transformer en participation la dette de 4,465 milliards d'euros contractée en décembre 2010 envers l'Etat par le premier actionnaire de Bankia, Banco Financiero y de Ahorros (BFA). Bankia est la grande banque espagnole la plus exposée au secteur immobilier: 37,5 milliards d'euros fin 2011, dont 31,8 milliards considérés comme problématiques, car à la valeur incertaine (crédits risquant de ne pas être rem boursé s , immeubles saisis...).