Belvédère n'a pas brillé au troisième trimestre

Le groupe de spiritueux Belvédère a fait état d'un chiffre d'affaires de 648 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'exercice 2012, soit une petite hausse de 2,0 % à taux de change constants.

Pour le seul troisième trimestre, les ventes ont enregistré une diminution de 3,6 % 218,7 millions d?euros. Hors effets de change, l'activité fléchit de 4,9 % par comparaison au 3ème trimestre 2011. Belvédère a été pénalisé par la Pologne, son principal marché avec 59,7 % du chiffre d'affaires. Les ventes sont les ventes sont en repli de 10,3 % au troisième trimestre, « essentiellement en raison du ralentissement significatif sur l'activité de distribution de produits hors-groupe » explique le groupe de spiritueux.

En France, second contributeur au chiffre d?affaires du groupe, l?activité a plutôt bien résisté depuis le début de l?année, à la faveur d?un bon troisième trimestre marqué par une progression de plus de 7 % des facturations par rapport aux mêmes périodes en 2011. Les ventes de spiritueux sont en hausse de 2,7 % sur ce même trimestre, la fin des effets négatifs de la hausse des droits sur les alcools est intervenue au 1er janvier 2012. Le whisky William Peel conserve sa position de leader en France avec 20,4 % de part de marché (source Nielsen). Les ventes de l'activité Vins sont en progression de plus de 8 % depuis le début de l'année.

Amélioration attendue

Autre fait important de ce troisième trimestre, Belvédère a vu son activité bien progresser en Lituanie, (+9%), aux Etats-Unis (+8,4%) et au Danemark (+19%) sur la période. Mais ce n?est pas assez suffisant pour compenser le recul des ventes polonaises tant la part de ces pays dans le chiffre d?affaires global reste inférieure à 5%.

Pour le second semestre, le groupe attend une amélioration sensible de son activité en France et des ventes soutenue dans les principales régions, notamment en Pologne, son principal marché. Un discours qui contraste avec la publication de comptes déprimés au premier semestre. Belvédère avait dévoilé une perte nette part du groupe de 51,4 millions d'euros pour le premier semestre 2012, contre un résultat négatif de 30,5 millions d'euros un an plus tôt et une perte opérationnelle creusée à 26,5 millions d'euros, contre une perte de 10,2 millions d'euros au premier semestre 2011.

Un long feuilleton judiciaire

Le groupe estime être pénalisé par « les procédures judiciaires en cours » qui constituent à ses yeux « un frein important au développement de l'activité ». C?est que le groupe est empêtré depuis quatre ans dans une bataille judiciaire contre ses créanciers. Depuis juillet 2008, Belvédère est placé sous procédure judiciaire de sauvegarde pour rééchelonner sur dix ans une dette de plusieurs centaines de millions d'euros. Mais les créanciers du groupe ne l?avaient pas entendu de cette oreille et étaient farouchement opposés à cette décision de justice. Selon les créanciers de l?entreprise en difficulté, cette décision « n'était dans l'intérêt ni de l'entreprise, ni de ses porteurs de titres » et qu'elle était « totalement inutile, dans la mesure où de claires alternatives viables existaient pour l'entreprise ». Exsangue, la société avait envisagé de se défaire de Marie Brizard, le spécialiste de l?anisette acquis mi-2005 pour désendetter rapidement. Mais il n?en fut rien? Un an plus tard, tel un serpent de mer, la rumeur d'une cession de Marie Brizard par Belvédère était à nouveau sur le tapis, étayée cette fois par les syndicats du groupe de spiritueux?Mais non, aucune cession de cette marque stratégique n?était pas à l?ordre du jour?

En septembre 2010, le groupe de spiritueux avait que le processus de cession de Marie Brizard avait pris un nouveau retard. Cédera, cédera pas ? Telle est la question que se pose la communauté financière? De procédures de sauvegarde, en procédure de sauvegarde, l?aventure Belvédère se poursuivait tant bien que mal. La situation s'est envenimée début 2011 quand les créanciers de Belvédère, représentés par la banque américaine New York Mellon, ont saisi la justice française, estimant que le groupe ne respectait pas le plan de sauvegarde négocié en 2008, dont la cour d'appel de Dijon a sonné le glas le 7 juin. Et en septembre 2011, le feuilleton judiciaire prit une nouvelle tournure. Le groupe a été placé en redressement par le Tribunal de Commerce de Nîmes. Une conversion qui fait suite à la cessation de paiements de Belvédère alors que le groupe escomptait une nouvelle procédure de sauvegarde. Début janvier, la même juridiction a renouvelé la période d'observation du redressement judiciaire de la société?Mais une catégorie de créanciers s?estiment floués, allant même jusqu'à récemment déposer un recours contre le plan d'apurement du passif au Tribunal de Commerce de Dijon. Ils estiment que le plan d'apurement du passif est « manifestement défavorable » par rapport à celui proposé aux détenteurs de 'Floating Rate Notes' (FRN, obligations régies par le droit de l'État de New York) d'une part, et aux actionnaires de la société, d'autre part, « sans que rien ne justifie une différence de traitement aussi importante et que leurs intérêts ne sont en aucun cas suffisamment protégés. » Pour rappel, cet accord prévoit que le spécialiste des spiritueux pourra utiliser le produit de la cession d'un actif pour financer ses besoins dans certaines conditions et empêche les différentes parties d'intenter de nouvelles actions les unes contre les autres. Au vu de la tournure que prend cet énième plan, c?est raté...

Un titre bien volatil

Le titre Belvédère reste donc tributaire des dernières annonces concernant l?apurement d?un passif qui s?élève encore à plus 500 millions d?euros. A la fin 2007, le titre cotait encore 150 euros (!) et a même signé un plus haut sur les 200 euros en juillet 2007. Cet état de grâce prit fin après ce sommet. Depuis, l?action n?a cessé de trinquer en Bourse sur fonds de comptes dégradés coupellés à un fort endettement du groupe? Le titre est très volatil car évoluant au gré des décisions de justice concernant l?avenir de Belvédère. Sur la fin de l?année 2008, le dossier végétait sur les 20 euros avant d?évoluer dans un couloir compris entre les 25 et 50 euros, sur l?année 2009. En octobre 2010, le titre avait touché un plus bas à 20 euros. Depuis, le titre connait une forte volatilité : après être passé au dessus des 70 euros sur le premier tiers de l?année, puis revenu sur les 50 euros en septembre, le titre campe désormais sur les 40 euros.
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