Belvédère trouve un accord avec ses créanciers

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Chose promise, chose due. Comme le groupe de spiritueux le laissait entendre la semaine dernière : un accord a bel et bien été trouvé entre les principaux créanciers obligataires de l'entreprise et ses dirigeants en vue d'un apurement du passif. Après avoir été placée plusieurs années sous la protection de la clause de sauvegarde, Belvédère se met aujourd'hui en situation de retrouver un statut d'entreprise « normale ». Pour ce faire, le parcours est, certes, encore très sinueux. Ou du moins compliqué si l'on en juge par la longueur et la complexité du communiqué publié par la société hier soir. Il faut dire que Belvédère a de très nombreux créanciers eux même à la tête de créances très différentes et à maturité tout aussi disparates. En simplifiant le schéma, le patron du groupe, Krzysztof Trylinski et l'administrateur judiciaire, maître Frédéric Abitbol sont convenus de deux scénarios alternatifs en vue d'éteindre leur endettement de 440 millions d'euros. Premier scénario : Vendre un ou plusieurs actifs pour au moins 310 millions d'euros (dite valeur cible) d'ici au 20 mars 2013, date à laquelle un plan de continuation devra avoir été adopté par le Tribunal de commerce de Dijon. Le solde du passif sera converti en capital. Deuxième scénario : si aucun actif n'a pu être vendu, 100% de la créance obligataire sera convertie en capital via l'émission de nouvelles actions. Dans ce dernier cas, les actionnaires actuels de la société seront assurément très dilués puisqu'il est prévu que les créanciers obtiennent 87% du nouveau capital.

Vendra, vendra pas ?

On l'aura compris, tout dépendra donc du nombre de filiales vendues et du produit de cette vente. Sachant que mars 2013 est une échéance relativement proche, surtout lorsqu'il s'agit de vendre au mieux un actif et qu'une date butoir est fixée. Concrètement une assemblée générale des obligataires va d'abord être convoquée en septembre pour avoir l'aval de tous ces créanciers. Ensuite, une autre assemblée générale, des actionnaires cette fois sera également organisée en mars 2013 pour avoir le quitus de ces porteurs de titres. Ils devront alors, au vue des résultats de la vente des différentes filiales, accepter les différents niveaux de dilution envisagés.

Quelle stratégie des créanciers obligataires s'ils prennent le pouvoir ?

Les efforts consentis par Belvédère sont donc importants. Il ne pouvait, de toute façon en être autrement, vue l'ampleur du passif de la société. Passif qui aurait dû être réglé depuis longtemps mais qui a été retardé pour de très nombreuses raisons aujourd'hui encore mystérieuses. Actuellement en redressement judiciaire, la firme ne pourra, de fait, reprendre son activité que lorsqu'elle sera en règle avec la loi. Et l'accord trouvé avec les créanciers va indéniablement dans ce sens. Et comme indiqué la semaine dernière, la cotation du titre peut donc reprendre. Elle est prévue pour demain. Reste maintenant aux dirigeants de l'entreprise à négocier au mieux la vente de ses actifs pour conserver les manettes. Dans le cas contraire, les créanciers obligataires obtiendront les pleins pouvoirs. Avec quelles ambitions stratégiques pour le groupe ?
 

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