Crédit Agricole encore sanctionné par sa perte nette

Après avoir dévoilé des résultats inférieurs aux attentes,Crédit Agricole poursuivait son recul boursier de vendredi dernier (-5,9%) et restait englué sous les 5,50 euros ce lundi matin.

La banque a annoncé que la cession de sa filiale grecque Emporiki a eu un impact négatif de 1,96 milliard d'euros sur son résultat net du troisième trimestre 2012, plombant ainsi lourdement ses comptes sur la période. Plus précisément, la banque a également passé une dépréciation d'écart d'acquisition sur le crédit à la consommation de 572 millions d'euros tandis qu'une réévaluation de sa dette lui a coûté 1,01 milliard d'euros.

 Au total, Crédit Agricole SA a accusé une perte nette de 2,85 milliards d'euros au troisième 2012, bien supérieure aux attentes du marché, alors que l?année dernière, la banque avait publié un bénéfice de 258 millions d'euros pour le troisième trimestre de 2011.

Recapitaliser ?

Le résultat net a été également grevé par la cession en cours du courtier CA Chevreux (-181 millions d'euros) et de la déconsolidation de la banque espagnole Bankinter (-193 millions d'euros) après le franchissement à la baisse du seuil de 20% à la fin août 2012.

Hors ces "éléments spécifiques" (réévaluation de la dette, cession d'Emporiki et de Cheuvreux, plan d'adaptation dépréciation d'écart d'acquisition, et perte de déconsolidation de Bankinter), le résultat net de Crédit Agricole SA se serait élevé à 716 millions d'euros, a souligné le groupe.

Si pour l?heure, une augmentation de capital n?est pas à l?ordre du jour, la question de la solvabilité reste un point d?inquiétude, les analystes craignant qu?en dépit des efforts de restructuration, l'établissement soit contraint de se recapitaliser pour respecter les objectifs de Bâle 3 d'un ratio de solvabilité de 9% d'ici à 2013.

Contexte adverse

Au 30 septembre, le ratio Core Tier 1 Bâle 2.5 de Crédit Agricole SA s'inscrivait à 9,3% contre 9,6% au 30 juin 2012. Cependant, en normes Bale III, ce ratio serait de l?ordre de 7%, bien loin des 9% qui seront exigés en 2013.

De quoi anticiper une l'année 2013 « difficile » pour Crédit Agricole, estime Bank of America Merrill Lynch. "Nous pensons que notre objectif d'un bénéfice sous-jacent stable en 2013 pourrait être difficile à atteindre dans la conjoncture actuelle, notamment en raison d'obstacles en Italie". BofA Merrill conserve une recommandation "neutre" sur le titre, avec un objectif de cours de 6,40 euros.

En effet, même hors éléments exceptionnels, les résultats du troisième trimestre de Crédit Agricole (ACA.FR) restent globalement inférieurs aux attentes du consensus ce qui nourrit l?inquiétude quant aux perspectives de croissance de la banque pour 2013. « Compte tenu de la morosité de la conjoncture en France, l'activité de banque de détail pourrait rester à la peine, et celle du crédit à la consommation continuer de se détériorer au vu de l'environnement économique en Italie » note Bofa. Face à ce contexte adverse, le titre poursuivait son repli, avec un baisse de 1,40 % pour se négocier 5,49 euros.

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