La restructuration 2.0 de la dette grecque rassure les marchés

La Grèce a lancé ce lundi sa délicate opération de rachat de dette, clef de voûte d'un accord prorogeant le soutien de l'UE et du FMI. L'opération est suivie de très près par les ministres des Finances de la zone euro, qui sont réunis à Bruxelles.

La Grèce va proposer de racheter les titres des détenteurs d'obligations souveraines qui ont rejeté cette année les termes de la restructuration de la dette du pays détenue par le secteur privé (PSI). Un projet qui fait partie intégrante d'un dispositif visant à alléger le fardeau de la dette d'Athènes par une reprise des emprunts d'Etat en circulation, l'objectif étant de ramener la dette grecque à 124% du PIB en 2020, comme convenu lors de la dernière réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles il y a juste une semaine.

Concrètement, il s'agit pour les créanciers privés d'Athènes de se voir proposer jusqu'à 10 milliards d'euros de titres du Fonds européen de secours en échange des obligations souveraines qu'ils détiennent. Ils devront accepter une décote conséquente, puisque l'Etat grec a fixé une fourchette de rachat allant d'un plancher de 30,2% à 38,1% (selon les échéances des titres) de la valeur des obligations rachetées, à un plafond de 32,2% à 40,1%, a précisé l'Agence de la gestion de la dette grecque. Les intervenants du marché s'attendent à ce que la Grèce utilise environ 10 milliards d'euros des fonds qui lui ont été prêtés via le Fonds européen de stabilité financière pour racheter quelque 30 milliards d'euros de dette.

Regain d'appétit pour le risque

Cependant, les créanciers publics internationaux de la Grèce (Commission européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne), sont quant à eux sont plus réticents face à cette décote et détiennent encore en leur possession 4 milliards d'euros de dette souveraine grecque. Le déroulement de cette restructuration 2.0 provoque un regain d'appétit pour le risque sur les marchés obligataires dont les rendements se détendent. Sur le marché secondaire, le taux à 10 ans de la Grèce plongeait de 168 points de base pour se négocier à 14,16%. Dans son sillage les taux à 10 espagnols et Italiens reculaient fortement, de respectivement 13 et 11 pdb à 5 ,15% et 4,37%, signe d'un regain d'appétit pour le risque. A l'inverse, les obligations refuges subissaient des prises de bénéfices. Le bund allemand grimpait de 4 pdb pour se négocier 1,42%, alors que l'OAT grimpait de 1 point, à 2,05%.

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