Le marché obligataire perd la tête

Signe de défiance envers l'union monétaire, les rendements à 10 ans des obligations d'Etat espagnol et italien ne parviennent pas à se dégager de leurs plus hauts récemment atteints.

Les rendements se tendent significativement pour l'Espagne, dont le taux à dix ans bondit de 15 points de base à 6,72%. Dans le sillage de la dégradation de deux crans de la note souveraine de Moody's vendredi dernier, le 10 ans italien bondissait de 10 points pour s'installer confortablement au dessus des 6%, à 6,13% signe que la méfiance vis-à-vis de la qualité des titres souverains européens reste très forte.

Les perspectives économiques mondiales moroses alimentent l'aversion au risque dans un contexte européen dominé par une situation tendue en Espagne et par le spectre d'une contagion de la crise souveraine à l'Italie.

Manque de temps

Le MES, censé doter la zone euro d'une puissance de feu de 700 milliards d'euros pour éviter une propagation de la crise de la dette, devait initialement être opérationnel le 1er juillet mais la Cour constitutionnelle allemande a annoncé qu'elle ne rendrait pas avant le 12 septembre son jugement sur la constitutionnalité du nouveau mécanisme anti -crise. Autrement dit, le MES ne sera pas opérationnel avant septembre 2012 au plus tôt.

Or, les Européens manquent cruellement de temps, si bien que les investisseurs redoutent que l'Espagne n'ait d'autre choix que de faire appel à l'aide internationale, ce qui laisserait la zone euro sans défense face au risque de contagion à l'Italie, troisième économie de la zone euro dont la dette publique dépasse les 120% du PIB.

Les investisseurs sont prêts à payer

Autre signe de la perte de confiance des marchés dans la capacité de la zone euro à résoudre la crise souveraine, le Bund allemand se détendait de 4 points de base pour s'inscrire à 1,21% alors que parallèlement la France a levé 7,6 milliards d'euros lors d'une adjudication de bons du Trésor avec des taux d'intérêts de nouveau négatifs. Dans les détails, l'AFT a alloué pour 4 milliards d'euros de BTF à 12 semaines, arrivant à échéance le 11 octobre 2012 et assortis d'un taux de rendement moyen de -0,015%, contre -0,005% lors de l'adjudication du 9 juillet L'agence a également alloué pour 1,8 milliard d'euros de BTF à 23 semaines, arrivant à échéance le 27 décembre 2012 et assortis d'un taux moyen de -0,011%, contre -0,006% le 9 juillet. Enfin, la France a placé pour 1,8 milliard d'euros de BTF à 49 semaines, arrivant à échéance le 27 juillet 2013 et avec un taux moyen de -0,002%, contre 0,013% lors de l'adjudication du 9 juillet. En d'autres termes, les investisseurs sont prêts à payer un faible taux d'intérêt en échange d'une garantie de la préservation de leur capital. 

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