Petit bilan des premières IPO de l'année 2012

Alors que Méthanor, le spécialiste du biogaz, et Agrégator Capital, la société d'investissement, sont en plein dans leur processus d'introduction en Bourse, il convient de faire un petit bilan des opérations réalisées depuis le début de l'année...

Commençons par Adocia, la première introduction en Bourse de l'année 2012 ! La biotech lyonnaise avait inauguré le bal des levées de fonds pour ce nouvel exercice. Crée en 2004, Adocia est spécialisée dans la reformulation de protéines. Elle s'est concentrée sur le traitement des plaies chroniques (ulcère du pied diabétique ou veineux) et sur le traitement du diabète par l'insuline. La « biotech » revisite en quelque sorte des médicaments déjà existants pour traiter ces deux pathologies. Cette première introduction en Bourse avait valeur de test car elle donnait la température pour les autres sociétés qui attendaient sur la ligne de départ. A 15,88 euros, soit en haut de fourchette, le résultat de cette levée de fonds pouvait laisser entendre que les investisseurs étaient enclins à reprendre des risques... Et pourtant, les premiers pas boursiers d'Adocia ont été quelque peu laborieux, le titre ayant chuté de 6% en sé ance....Il y a mieux comme départ... Jusqu'au mois de mars, le titre s'était maintenu au dessus des 14 euros pour ensuite chuter en ligne droite en direction des 8 euros... jusqu'a toucher un plus bas historique à 7,75 euros en séance. Une perte de 50% en deux mois, difficile pour l'investisseur de garder le sourire, même si le dossier a repris du poil de la bête depuis le mois d'avril. Une reprise du titre qui n'est pas étrangère à la publication en avril, d'un bond de 91% de chiffre d'affaires au premier trimestre de sa vie boursière. Mais à un cours de 10 euros, on est encore à 33% de pertes...

Pour EOS Imaging, l'état de grâce a tourné court...

Le jour suivant, soit le 16 février, c'était au tour d'EOS Imaging, une « medtech » de tenter sa chance en Bourse. Créé en 1989, EOS imaging conçoit, développe et commercialise EOS, un dispositif médical d'imagerie innovant dans chaîne de traitement des principales maladies ostéo-articulaires (hanche, genou, dos) et des chirurgies orthopédiques qui leur sont associées. Le groupe a réussi à lever environ 38 millions d'euros pour son introduction en Bourse sur le compartiment C de NYSE Euronext. Pari réussi avec une levée de fonds à 6,87 euros, soit le haut de la fourchette indicative. Mais cet état de grâce a rapidement tourné court. Le titre a fortement décroché depuis son cours d'introduction qui s'est réalisé sur une base de 120 millions d'euros de capitalisation. Trop cher pour le marché et il ne s'est pas privé de le signaler ! Le 6 juin dernier, EOS Imaging a touché un plus bas à 3,09 euros, soit 55% de capitalisation partis en fumée... Depuis cet épisode, le titre tente de se rattraper en oscillant autour des 4 euros. Ce n'est pas suffisant alors que le dossier a perdu 44% de sa valeur depuis son introduction en Bourse.

Intrasense s'en tire relativement bien

Une « medtech » en cache une autre pourrait-on dire... En concurrence frontale avec EOS Imaging, un autre acteur de l'imagerie médicale, Intrasense s'était introduit sur Alternext le jour suivant afin de lever 3,7 millions d'euros. La société commercialise Myrian®, une plateforme qui combine et exploite toutes les images médicales et qui permet d'en extraire les informations essentielles à la prise en charge du patient. A noter que l'introduction d'Intrasense était la première de l'année sur le compartiment Alternext. Et elle a été couronnée de succès ! Mais cette fois ci, pas de haut de fourchette au programme, le prix avait été fixé à 7,40 euros par action, contre une fourchette initialement proposée de 7,32 euros à 8,94 euros par action. A côté d'Adocia et de sa rivale EOS Imaging, Intrasense s'en tire relativement bien. Le titre n'a concédé qu'un peu plus de 18% depuis sa levée de fonds avec une hausse de 9,5% au compteur sur un mois.

Inside Secure aurait-elle dû s'abstenir ?

Si pour Intrasense, l'aventure boursière semble relativement bien se passer, il en est tout autre pour un plus gros poisson, qui avait retenté sa chance sur le compartiment B, le jour suivant. Il s'agit d'Inside Secure. Le spécialiste de la conception et de la fourniture de semi-conducteurs dédiés aux transactions sécurisées, avait été contraint de jeter l'éponge l'an dernier en raison de conditions sur les marchés financiers plus que détestables... Cette levée de fonds de près de 80 millions d'euros via une clause d'extension était la plus importante depuis celle de Medica en février 2010. La société s'était introduite à un cours de 8,30 euros. Depuis, l'action a perdu près de 70% pour camper sous les 3 euros. Au regard de cette piètre performance, il ne serait pas étonnant que certains opérateurs aient pu penser qu'Inside Secure aurait du s'abstenir de faire son apparition sur les marchés financiers. Il faut dire que les dernières nouvelles du spécialiste du sans contact sont assez inquiétantes, le groupe ayant lancé un avertissement sur ses perspectives opérationnelles 2012. Une source de déception pour le Marché alors qu'il prévoyait d'atteindre le « point mort » d'ici la fin de l'année 2012.

Les atouts de DBV Technologies

Concernant les autres introductions en Bourse qui ont suivi, seuls deux dossiers sont parvenus à limiter la casse. Il s'agit de DBV Technolgies, le titre de la "medtech" qui développe et commercialise des produits pour le diagnostic et le traitement des allergies, notamment alimentaire, qui n'a perdu que 5,46% depuis son entrée en Bourse, fin mars dernier. Les investisseurs semblent apprécier ce titre alors que le projet de DBV Technologies a beaucoup d'atouts : une technologie inédite et saluée par plusieurs publications scientifiques, des investisseurs « prestigieux » à ses côtés. ID Logistics, le spécialiste de la logistique contractuelle, n'est pas en reste et n'a cédé que 6,62% depuis son introduction en Bourse en avril dernier.

Point commun entre la plupart de ces premières introductions en Bourse : elles se sont réalisées en haut de fourchette. Et dans un contexte d'aggravation de la crise de l'euro et de ralentissement de l'économie mondiale, les dossiers survalorisés sont les premiers à subir les attaques d'investisseurs inquiets.

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