Jusqu'où chutera l'action Bankia ?

Fixée à 17 euros en avril, l'action de la banque espagnole a terminé la séance de mardi à... 0,57 euros. Les petits porteurs accusent les banques d'avoir jouer le titre Bankia à la baisse. Une enquête a été ouverte.
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Le cauchemar des banques espagnoles continue avec Bankia. Nationalisée en 2012 à hauteur de 48%, purgée de ses actifs toxiques à travers une bad bank, la quatrième banque du pays n'en finit pas de plomber l'ambiance du secteur bancaire espagnol. Mardi, son titre se dépréciait de 5% à la Bourse de Madrid (-20% dans les premiers échanges), après la spectaculaire dégringolade de jeudi dernier : -51%.

-95% en un mois

En avril, pourtant, une restructuration du capital avait été opérée en fusionnant des dizaines de titres pour établir un nouveau cours à 17 euros. Au terme de la séance de mardi, l'action Bankia valait... 0,57 euro. Près de 190.000 petits porteurs auraient été pénalisés par l'effondrement de l'action Bankia depuis le début de sa cotation en juillet 2011. Par ailleurs, le titre pourrait avoir aussi souffert de l'émission de 11,5 milliards d'euros de nouvelles actions en échange des participations préférentielles et des titres de dette subordonnée détenues par les actionnaires. 

Des volumes d'échanges suspects

Mais les petits porteurs, qui ont manifesté mardi devant la Bourse de Madrid, ont une autre explication, relayée par la presse et la direction de Bankia elle-même. D'après eux, des banques auraient vendu dès jeudi de nombreuses actions à découvert - c'est-à-dire sans les posséder - en anticipant une chute prochaine du titre. Un mécanisme bien connu qui permet d'engranger une confortable plus-value au moment de la baisse effective du titre (il leur suffit d'acheter les actions au nouveau prix, inférieur à celui fixé lors de la vente). Un autre indice vient étayer ces soupçons: les volumes d'échanges ont représenté cinq fois le flottant de la banque. Le gendarme de la Bourse madrilène, la CNMV, a ouvert une enquête sur cette séance suspecte.

Huées et insultes

Il faut dire que les banques espagnoles sont déjà dans le collimateur des petits porteurs. Vendredi 24 mai, les dirigeants des trois principales banques du pays, Santander, BBVA et Caixa Bank, étaient entendus dans le cadre d'une enquête judiciaire sur les modalités de l'introduction en Bourse de Bankia en juillet 2011. Les trois hommes ont été accueillis sous les huées et les insultes. L'histoire ne risque pas de s'arrêter là. Bankia, qui a perdu 19 milliards d'euros en 2012, doit encore céder 50 milliards d'euros d'actifs d'ici à 2015.

Pour aller plus loin:

Bankia: histoire d'une nationalisation

L'ancien patron de Bankia poursuivi par la justice espagnole

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Commentaires 5
à écrit le 29/05/2013 à 13:28
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Faut bien que les banques gagnent sur tous les tableaux...regles non ecrites de l europe...

à écrit le 29/05/2013 à 12:11
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Ce qui est fascinant, c'est toujours cette capacité à fixer le doigt quand on vous montre la Lune. Evidemment Bankia était une escroquerie, mais ce ne sont pas les shorts qui ont fait s'effondrer le titre. Le titre s'est effondré parce que cette banq...

à écrit le 29/05/2013 à 9:26
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ça nous rappelle les actions natixis fourguées aux papys et mamys par les conseilles des caisses d'épargne

le 29/05/2013 à 10:37
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oui ... mais ceux qui ont achete natixis au plis bas , on pu faire du 300%

à écrit le 29/05/2013 à 8:07
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bankia vous le savez est une grande escroquerie politique. Les banques espagnole sont superprotégées par l´état. Mais elles ont de l´argent le numéro 2 de santander vient de partir avec un chèque de 88MILLIONS D´ EURO !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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