Le yen s'envole de pratiquement 2% face au dollar et face à l'euro. Alors qu'il était confortablement installé au dessus des 130 yens, l'euro dévisse de 1,8% pour tomber à 128,64 yens alors qu'il parvient à grappiller 0,15% face au dollar, à 1,3271$. Le billet vert chute aussi de 1,89% face à la devise nipponne pour se négocier à 96,92 yens contre 99 yens la veille. Deux raisons viennent expliquer cette envolée du yen. D'abord, la réunion de la banque centrale japonaise qui ne modifie pas sa politique monétaire et d'autre part, le regain d'aversion au risque, les investisseurs s'inquiétant de l'évolution de la politique monétaire de la Fed après des chiffres de l'emploi sans relief.

Force est de constater que l'euro et le dollar évoluent peu, tandis que le yen s'envole littéralement. La devise nipponne flambe par exemple de 3% face au dollar australien (90,46), et bondit aussi de 2% face au sterling (150,74 yens). Une envolée à mettre au crédit de la banque centrale nipponne qui a souligné l'amélioration de la situation économique et a décidé de « maintenir intactes les mesures d'assouplissement qualitatif et quantitatif prises récemment afin d'accentuer cette tendance encourageante ».

Une politique dynamique de rachat d'actifs obligataires
Les neuf membres du comité de politique monétaire ont donc approuvé à l'unanimité l'objectif d'élever de 60-70.000 milliards de yens par an (461 à 569 milliards d'euros) la base monétaire, comme le souhaite le nouveau gouverneur, Haruhiko Kuroda, et le Premier ministre de droite Shinzo Abe. Plus précisément, la BOJ prévoit de maintenir en l'état ses rachats d'actifs obligataires, dans l'optique de relancer l'économie et d'atteindre son objectif d'inflation de 2%. Pourtant la banque centrale a concédé que les prix à la consommation continuaient de reculer en glissement annuel, ce qui laisse penser que la déflation continue de miner l'économie japonaise.

Même s'il est trop tôt pour juger de l'efficacité des mesures "l'économie japonaise s'améliore selon la BOJ, qui n'a pas manqué de se féliciter de la progression du PIB de l'archipel qui affiche une croissance de 1% au premier trimestre 2013 par rapport au précédent et de +4,1% en rythme annualisé. Mais en dépit de l'amélioration des perspectives économiques, c'est le statu quo de la BOJ qui pousse le yen vers des sommets.

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