Dette souveraine : je t'aime moi non plus

Les investisseurs reprennent goût aux emprunts d'état européens. Preuve en est la remontée fulgurante des obligations portugaises et espagnoles...

 

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Après une année 2012 marquée par de vives tensions sur les marchés, les « maillons faibles » de la zone euro bénéficient d'un regain de confiance, qui renfonce l'appétit des investisseurs pour leurs emprunts d'états.

Et depuis le début de l'année, les PIIGS, c'est-à-dire, l'Irlande, l'Espagne, le Portugal profitent d'un engouement significatif. A croire que la dette souveraine de ces pays périphériques, revient en grâce aux yeux des investisseurs.

Preuve en est, la remontée fulgurante des obligations portugaises. Le 10 ans Portugais est tombé ce matin sous la barre des 5%. C'est son plus faible niveau depuis aout 2010. Plus parlant encore, en janvier 2012 en pleine tourmente financière, le 10 ans portugais frôlait le seuil des 18%, ce qui représente une chute vertigineuse de 72% !


L'Espagne a la cote

Et aujourd'hui c'est au tour de l'Espagne de lever 3,96 milliards d'euros à six et douze mois, à des taux en baisse. Bien que la demande ait été solide, le trésor n'a toutefois pas dépassé la fourchette visée (3 à 4 milliards d'euros) comme elle l'avait fait lors de précédentes émissions, levant un milliard en bons à six mois et 2,96 milliards en bons à 12 mois.

Sur l'échéance à 6 mois, les taux d'intérêt ont légèrement baissé par rapport à la dernière émission, avec un taux qui ressort à 0,51% (contre 0,686% auparavant). Idem pour celle à douze mois où le taux s'établit à 0,726% contre 0,883%.

Comme quoi, l'engouement pour les emprunts d'Etats des pays du sud de la zone euro ne faiblit pas. On ne peut pas en dire autant de l'emprunt d'Etat français, qui à l'inverse des obligations d'états des pays périphériques, est boudé par les investisseurs.

 

Valeur refuge

Selon Alexandre Baradez, analyste marchés chez IG France, l'OAT ne peut plus faire office de "valeur refuge" face aux emprunts des pays dits périphériques de la zone euro. En effet, l'Espagne, l'Italie ou encore le Portugal offrent une prime de risque élevée qui garantit un bon rendement pour un risque somme toute maitrisé depuis que la Banque centrale européenne a montré sa capacité à réagir et que la situation financière de ces pays s'est améliorée.

Parallèlement, la France fait face à un contexte de faible croissance et reste dans le viseur des agences de notation. Les marchés attendent notamment de voir comment le pacte de responsabilité initié par François Hollande sera mis en musique et quelles seront les retombées positives pour l'économie. En attendant, les investisseurs restent sceptiques face à la capacité de la France à redresser la barre. Signe, de cette prudence, le rendement de l'emprunt français à 10 ans (OAT) est ainsi passé de 1,65% en mai 2013 à 2,4% aujourd'hui.

 

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