La guerre de devises. Cette expression a fait florès au cours des dernières années pour désigner les conséquences au niveau des taux de change des politiques ultra-accommodantes mises en oeuvre par certaines banques centrales de pays occidentaux, obligeant bien souvent les pays émergents à se positionner en conséquence.
La Colombie a ainsi déclaré la semaine dernière son intention de prendre les devants pour éviter l'afflux de capitaux spéculatifs dans le pays ce qui fait augmenter le taux de change du peso colombien. A l'inverse, le Mexique, qui compte pourtant énormément pour son développement économique sur les exportations, et donc sur une devise faible, a décidé de s'abstenir pour le moment de faire le jeu des banquiers centraux occidentaux.
Un membre du ministère des Finances mexicain, Fernando Aportela, a ainsi déclaré que son pays ne prévoit pas de mesures spécifiques, comme un contrôle des capitaux entrants, pour mettre un terme à la hausse du peso. Au cours de la seule semaine dernière, la devise a pourtant gagné 1.6% face au dollar américain, la meilleure performance parmi les devises majeures des pays émergents.
Cette hausse importante au cours de la semaine passée est la conséquence immédiate d'un satisfecit donné par l'agence de notation S&P au pays et de la réduction du taux directeur par la banque centrale qui a été présentée comme une décision exceptionnelle n'annonçant pas de nouveaux assouplissements.
Mexico ne cache donc pas son intention de maintenir sa politique monétaire
et de taux de change intacte, avec un taux de change flexible qui s'est
effectivement révélé plutôt positif pour le pays au cours des dernières
années. Depuis novembre 2011, les seules mesures prises, notamment via des
adjudications, sous le contrôle de la commission monétaire nationale, ont
essentiellement eu pour mission de mieux contrôler la volatilité sur le
peso. A l'inverse de pays comme le Brésil, le Mexique n'a donc pas décidé
de s'engouffrer dans une guerre des devises dans laquelle les pays émergents
apparaissent de toute façon bien souvent démunis face aux milliards de
milliards injectés par les banques centrales occidentales.
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