
La peur de l'inflation fait plonger les Bourses européennes mardi, dans le sillage de Wall Street, alimentée par la hausse des cours des matières premières et l'augmentation plus forte que prévu des prix à la production en Chine.
A 14H, le CAC 40 tombait sous les 6.300 points (contre 6.385 points à la clôture le 10 mai), tandis que l'indice boursier britannique FTSE 100 chutait lui sous les 7.000 points (contre 7.123 points en clôture la veille), selon les données de Boursorama.
Wall Street de son côté a terminé dans le rouge dès lundi, plombé par la chute des valeurs du secteur technologique et par une accélération des mouvements de vente en toute fin de séance. L'Asie a suivi cette tendance : l'indice de Hong Kong - le Hang Seng Index - a cédé 2,03% lundi, selon Boursorama.
Le prix des matières premières en cause
« Une fois de plus, ce sont les inquiétudes concernant l'inflation qui semblent peser sur l'humeur générale du marché, les prix des matières premières étant une fois de plus les principaux responsables », constate Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK.
La hausse des prix à la production en Chine s'est en effet inscrite en avril à son niveau le plus élevé en près de quatre ans, selon des chiffres officiels publiés mardi, nouvelle preuve de la reprise post-Covid dans l'industrie. Le coût des matières premières sur les marchés mondiaux (pétrole, métaux) et la faible base de comparaison avec l'an dernier, quand l'activité en Chine était paralysée par l'épidémie, expliquent en partie ce niveau.
De son côté, l'indice des prix à la consommation chinois, principale jauge de l'inflation, est en hausse de 0,9% sur un an en avril, contre 0,4% un mois plus tôt. Les analystes tablaient sur une hausse de 1%.
Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, voit néanmoins un point positif dans ces chiffres: « La hausse des prix de sortie d'usine ne s'est pas traduite par une augmentation de l'inflation des produits finis en Chine, et les données de cette semaine pourraient confirmer la même réaction modérée des prix à la consommation américains. »
La FED pourrait augmenter son taux directeur
Mercredi, l'indice des prix à la consommation américain sera publié, et particulièrement scruté par les investisseurs. Un emballement de l'inflation pourrait pousser la Banque centrale américaine, la Fed, à revoir sa politique monétaire, très accommodante en cette période, et à décider de limiter son soutien à l'économie en réduisant ses achats d'actifs, voire en augmentant son taux directeur.
Il est possible « qu'il faille augmenter quelque peu les taux d'intérêt pour s'assurer que notre économie ne surchauffe pas, même si les dépenses supplémentaires (liées aux plans d'investissements) sont relativement faibles par rapport à la taille de l'économie », avait d'ailleurs souligné Janet Yellen, le 4 mai. La secrétaire au Trésor, voyant les investisseurs déstabilisés par cette annonce, avait ensuite rapidement rétropédalé pour assurer que ses propos n'étaient « ni une prédiction, ni une recommandation ».
(Avec AFP)
Sujets les + commentés